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[Critique] La Tour 2 Contrôle Infernale

Par Régis Marton @LeBlurayphile
[Critique] La Tour 2 Contrôle Infernale

Un film de : Eric Judor

Avec : Eric Judor, Ramzy Bedia, Marina Fois, Philippe Katerine, Serge Riaboukine, Grégroire Oestermann

Octobre 1981.
Ernest Krakenkrick (Éric) et Bachir Bouzouk (Ramzy) sont deux brillants pilotes de l'armée française. Suite à une malencontreuse erreur au cours d'un test de centrifugeuse, ils perdent une partie de leur potentiel intellectuel. L'armée voulant les garder dans l'aviation, on leur trouve un poste de bagagistes à Aurly Ouest. Lors de leur premier jour de travail, l'aéroport est attaqué par une bande de terroristes se faisant appeler les " Moustachious ". Par un concours de circonstances, les deux acolytes sont les seuls à avoir échappé au gaz soporifique qui a plongé tout le monde alentour dans un profond sommeil. La police et l'armée vont alors devoir compter sur ce duo improbable pour sauver la situation.

[Critique] La Tour 2 Contrôle Infernale
Retour sur la comédie française de ces dernières années

Aujourd'hui la comédie française est monopolisée par le " KevAdamisme " : terme qui vient d'être inventer... en toute modestie. Entre Les Nouvelles Aventures d'Aladin, qui est bien pourri, sans risques et sans inventions, ou Les Profs 2, plus con que les pieds et même pas drôle, on ne vole pas bien haut. Pour qu'une comédie française soit drôle aujourd'hui il faut qu'elle travaille sur la retenue, pour - au final - devenir plus une histoire touchante que purement marrante. On pense dans ce cas à Un Peu, Beaucoup, Aveuglément de Clovis Cornillac et surtout à Nous Trois ou Rien de Kheiron. Qu'en est-il de la comédie bien grasse et absurde ? La Tour 2 Contrôle Infernale vient se placer à ce niveau là - et même si c'est parfois très lourd, ça fait du bien de se sentir con de rigoler autrement qu'en regardant la télé réalité.

Que peut-on dire sur l'idée même de faire une suite au film culte La Tour Montparnasse Infernale ?Le film con(mique) du duo Eric & Ramzy fut un carton avec presque 2 millions d'entrées en 2001, les deux étant au sommet de leur popularité avec la série H. Pour autant La Tour Montparnasse Infernale présentait un humour totalement absurde. C'était presque comme une réponse à La Cité de la Peur : faire un film aux situations complètement absurdes basées sur des talents comiques... À la différence près que La Cité de la Peur était plus écrit et " recherché ". La Tour Montparnasse c'était con, vraiment con. C'était aussi marrant, vraiment marrant - à la seule condition d'avoir débranché son cerveau.

[Critique] La Tour 2 Contrôle Infernale
Débranche ton cerveau... vas-y, fais le !

Débrancher son cerveau c'est tout d'abord une mesure essentielle qu'il faut prendre au moment de rentrer dans la salle. En effet, pas de réflexions à avoir, pas de gags complexes, juste de la spontanéité. Ce second opus qui est un prequel au premier, ne nous présente pas les mêmes personnages que dans le précédent film. Cette fois-ci on suit les pères des fils de boulangers, qui ne sont en réalité pas des boulangers - puisque ce sont les fils, aux pères, dont leurs pères sont boulangers - mais d'anciens pilotes qui sont devenu maboules, pourtant toujours interprété par les mêmes acteurs que leurs fils. Si vous vous êtes perdus c'est que vous n'avez pas débranché votre cerveau...

Pour résumer, en toute simplicité, les héros de La Tour 2 Contrôle Infernale sont les pères des héros du premier opus. Cela permet au duo comique de toujours faire les cons et de manière cohérente avec leurs âges (puisqu'ils sont plus vieux de 15 ans). Et les cons ils le font ! La Tour 2 Contrôle Infernale est, comme son aîné, un vrai film de gogoles. Il joue sur deux tableaux : l'humour burlesque, qui repose sur des gags visuels, et le comique de répétition, qui sont des gags plus écrits. Le duo a assuré n'avoir laissé que peu de place à l'improvisation. Cela ne pose aucun problème concernant les passages burlesques, puisqu'ils nécessitent d'être travaillés et ils sont, franchement, les passages plus drôles du film. Mais lors des gags un peu plus écrits, cela manque d'une certaine spontanéité. Le film avance constamment entre deux extrêmes : très drôle et trop lourd.

[Critique] La Tour 2 Contrôle Infernale
Le scénario c'est une chose. Ici, nos héros se retrouve face la menace d'un groupe de terroriste avant-gardiste (et ridicule) : Les Moustachious. Face à cette menace sont convoqués des militaires gogoles, des ministres gogoles, des terroristes gogoles... Bref vous avez compris, il n'y en a pas un pour rattraper l'autre. Par opposition dans le premier opus, le " personnage " de Ramzy était légèrement plus intelligent que celui d'Eric, ici il est tout aussi con, voire plus. Faire les cons peut sembler facile, mais il faut que ce soit des " cons incarnés ". Vous n'avez jamais essayé de faire exprès de faire le con devant une caméra ? Généralement, quand on le fait exprès, ça ne marche pas. Un con incarné c'est quelqu'un, qui, lorsqu'il fait le con devant une caméra est crédible. Eric Judor, par exemple, sait faire le con incarné. Ramzy, lui, était plus " crédible " en tant que personnage plus sérieux. Même si il faut noter que la crédibilité n'est pas le but d'un tel film. Phillipe Katherine, quant à lui, s'en sort bien avec sa voix particulière. Le casting renforce l'idée d'un film de pote, où chacun vient se lâcher devant la caméra. Malheureusement, on a moins l'impression que le duo à une proposition à faire, comme ça a pu être le cas de La Tour Montparnasse. Cela reste un film absurde et ça fait du bien en France.

[Critique] La Tour 2 Contrôle Infernale
Conclusion

La Tour 2 Contrôle Infernale est un film purement absurde, qui revendique à certains passages une influence burlesque qui fait mouche à certains moments. Cependant à d'autres passages les gags les plus " écrits " peuvent se révéler lourd, notamment à cause de l'utilisation du comique de répétition. Pour autant, même si le film reprend la recette de l'original : personnages incompétents face à une situation sérieuse, on n'est pas face au même film, la situation change et les personnages aussi.

Comme le premier, on ne le conseillera pas à tous, mais aux adeptes d'un humour absurde, débile (c'est important, ça) et (parfois) burlesque. Si ce n'est pas Sacré Graal, c'est un peu dans la même veine que les Monty Python. Ce genre de film fait du bien au cinéma français en ce sens qu'il casse avec le genre de comédie que l'on à l'habitude voir. Même si ce n'est pas pour tout le monde, c'est toujours plus sympa entre potes et sans cerveaux.

Nos Attentes pour le Blu-ray :

Une double édition du premier et second opus. Un bêtisier, parce que c'est toujours sympa sur les tournage de comédie, ainsi que des scènes coupées. Enfin, une édition Blu-Ray pour La Tour Montparnasse Infernale, qui n'en a toujours pas.

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