Toujours entre Avignon et Arles, mais de ce côté-ci du Rhône, on retrouve la petite ville de Tarascon. C'est, comme certains lecteurs classiques l'auront deviné, la patrie de Tartarin, une sorte de Don Quichotte provençal, issu de l'imagination de l'auteur Alphonse Daudet.
Tarascon est une petite ville fort accueillante, avec quelques grands boulevards bordés d'arbres encerclant le centre-ville et la place devant la gare.
Le centre de la ville médiévale, est très bien conservé. Pas nécessairement plus vieux que les autres villes de la région, mais plus d'éléments (édifices, portes, murs) ont été conservés de ce passé lointain.
Près de la porte Jarnègues, une des trois portes encore existantes des anciennes fortifications de la ville.
Mes parents servant de figurants pour donner l'échelle de cette porte... la plus petite des trois portes encore debout à Tarascon.
Voici une des représentation de la Tarasque, créature folklorique médiévale de Tarascon qui aurait été un monstre issu des marais environnant et qui terrorisait la population locale. Mélange de dragon, de tortue à tête semi lion, semi vieil homme, la Tarasque est un peu l'équivalent de Tarascon au Drac de Beaucaire. Selon la légende, c'est Sainte-Marthe qui a vaincu la créature, et qui, depuis, est la patronne de Tarascon.
Mon père qui observe la Porte St-Jean, seconde porte des anciennes fortifications.
Les rues de Tarascon, comme la plupart de ces vieilles villes moyenâgeuses, ne se croisent pratiquement jamais à angle droit. Si on se fit au nombre de villes médiévales où j'ai mis les pieds et qui correspondent toutes à ce schéma, je dirais que l'angle droit a été inventé à la Renaissance.
La porte Condamine, vue de l'intérieur des fortifications, est l'une des seules où on peut observer les vestiges (et l'épaisseur) des murs de la forteresse.
Plusieurs rues de Tarascon sont surmontées d'édifices ou de passerelles, parfois à plusieurs reprises sur un court tracé (comme on le voit ici, à l'extrême gauche au fond).
Statue de Tartarin, héros de l'oeuvre d'Alphonse Daudet (dont on voit aussi une petite sculpture ici en bas à droite). L'auteur, aussi connu pour "Les lettres de mon moulin" et "Contes du lundi", est un faux auteur provençal. En effet, il n'aurait habité la région (Fontvieille, un peu au sud de Tarascon) qu'un an et n'aurait jamais habité le moulin de l'endroit que visitent aujourd'hui les touristes... Il me semble être tombé dans l'oubli depuis un moment, mais dans ma jeunesse, on le faisait lire à l'école (fin secondaire, début Cégep) et trois ou quatre de ses oeuvres se trouvaient dans la bibliothèque familiale.
Un des aspect intéressant de Tarascon, c'est la couleur des édifices. Contrairement à la majorité des immeubles des villes provençales des environs, l'ocre ne domine pas, c'est le gris des pierres du moyen-âge, ou la couleur sur le plâtre des immeubles plus récents. Les volets colorés sont également présents, par contre.
Vue extérieure de la porte Condamine, la plus imposante des portes médiévales de Tarascon. À gauche, on peut voir les vestiges d'un bout des murailles.
Porte Condamine, vue de l'extérieur des remparts.
Clocher de l'église Sainte-Marthe. Consacrée à Marthe de Béthanie pour avoir dompté la Tarasque, l'église a été érigée à partir du 11e siècle, mais terminée au 14e dans sa forme actuelle. Le petit édifice à gauche en arrière-plan, c'est le château de Tarascon.
L'imposant château de Tarascon. Érigé entre les années 1400 et 1435, c'est probablement le château de cette époque le mieux conservé que j'ai pu visiter. On parle évidemment d'une époque où château était plus synonyme de forteresse que de palais. (J'ai de bons souvenirs de Chambord, dans la même catégorie, mais il me semble que Chambord était plus récent d'une centaine d'années).
Votre esprit vagabond sur le pont de pierre (qui a remplacé le premier pont-levis en bois), à l'entrée du Château de Tarascon. Les tours à crénelées en arrière-plan sont de magnifiques exemples du genre.
Le château est une affaire assez typique des forteresse de l'époque. De grandes pièces de résidences royales/seigneuriales érigées dans des ailes qui encadrent une cour quasi carrée et qui comporte son lot de chapelles et autres dépendances. Ici, dans la cour, on peut voir le travail ornemental élaboré des entrées d'une de ces ailes.
D'une des pièces du château, par une fenêtre teintée, j'ai capté cette vue du Château de Beaucaire, non loin de là, de l'autre côté du Rhône.
La visite du château donne accès à la terrasse sur le toit, tout en haut, un immense plan délimité par les murs à créneaux des tours de la forteresse. La vue sur Sainte-Marthe et une partie du centre historique est spectaculaire.
Les toits de tuile rouges de la vieille ville de Tarascon vus de la terrasse du château.
Paradoxalement, une des pièces les plus intéressantes du château n'est pas la chambre principale, ou le grand salon, ou la salle de banquet, mais l'ancien cachot. Les prisonniers détenus dans cette pièce, ont, au fil des ans, dessiné et gravé toutes sortes d'oeuvre, qui ont survécu au passage du temps. La représentation du château, un jeu d'échec, des bateaux, des éléments religieux, font de cette pièce un des moments surprenants et forts de la visite.
Autre représentation du monstre amphibie de la Tarasque (située celle-là près du château).
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