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Critique Ciné : El Clan (2016)

Publié le 11 février 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

El Clan // De Pablo Trapero. Avec Antonia Bengoechea et Gaston Cocchiarale.


Je dois avouer que je ne m’attendais pas du tout à ça. Je savais plus ou moins ce que j’allais voir puisque l’histoire vraie de la famille Puccio est connue en Argentine et que j’avais fais quelques recherches auparavant mais l’exécution est très différente de ce que j’avais imaginé. J’ai peut-être pensé que le film allait mettre l’accent sur les enlèvements alors que finalement il fait un choix beaucoup plus judicieux en mettant en avant tout le reste. Ce sont les personnages qui sont les plus importants et les relations dysfonctionnelles de cette famille. Si l’idée s’entremêle par moment, je trouve que l’ensemble sait rester assez cohérent. Je trouve cependant dommage que l’on s’ennuie par moment où le film a dû mal à lancer sa seconde partie. Au fond, le milieu du film est clairement faible et sans envergure. Il lui manque un effet surprise. Mais cela ne veut pas pour autant dire que El Clan ne sait pas être un polar sombre comme il se doit. En effet, il y a des scènes assez efficaces, viscérales aussi par moment, qui donnent l’impression que finalement le film avait peut-être envie de faire quelque chose d’autre en parallèle.

Dans l'Argentine du début des années quatre-vingt, un clan machiavélique, auteur de kidnappings et de meurtres, vit dans un quartier tranquille de Buenos Aires sous l'apparence d'une famille ordinaire. Arquimedes, le patriarche, dirige et planifie les opérations. Il contraint Alejandro, son fils aîné et star du rugby, à lui fournir des candidats au kidnapping.Alejandro évolue au prestigieux club LE CASI et dans la mythique équipe nationale, LOS PUMAS. Il est ainsi, par sa popularité, protégé de tous soupçons.

La mise en scène de l’argentine Pablo Trapero donne beaucoup de vie à l’ensemble. Notamment aux scènes de famille qui sont les plus importantes. Elles sont nerveuses, électriques et le jeu de regards des acteurs parvient à être utilisé de façon judicieuse grâce à sa caméra. Il y a une volonté de jouer les contrastes qui m’a énormément plu, sortant de certains carcans du genre. Le monde des polars n’est pas un monde très novateur et il est toujours difficile de trouver de nouvelles façons de les faire. El Clan garde une trame classique, un peu de partout, mais parvient à le faire de façon assez sympathique malgré tout. Ce qui est cependant impressionnant c’est peut-être le fait que l’histoire de El Clan est vraie. Cette famille a vraiment existé, ces enlèvements (et leurs dénouements) également. C’est ça qui est terrible avec les Puccio. Quand on voit l’histoire de cette famille racontée sur Wikipedia, on se rend compte à quel point le film est presque édulcoré par rapport à ce qui s’est réellement passé. Il y a des choses que El Clan ne veut pas forcément nous montrer, notamment quand cette femme crie. Je ne suis pas un grand connaisseur du cinéma argentin, mais je connais Elefante Blanco du même réalisateur qui avait déjà fait sensation par le passé.

C^toé casting, Guillermo Francella est vraiment flippant dans le rôle d’Arquimedes. Il fallait quelqu’un comme lui pour incarner quelqu’un d’aussi perfide, fou et cinglé que lui. Et je dois avouer qu’il tient plutôt bien ses promesses. A ses côtés, le jeune Peter Lanzani qui incarne Alejandro a lui aussi fait ses preuves dans le film. Finalement, en mélangeant les genres et les styles, El Clan parvient à être une grande fresque familiale mi mélodramatique mi polar. C’est aussi un film qui s’accorde afin de parler des derniers vestiges de la dictature en Argentine avec l’arrivée d’un gouvernement et d’une démocratie. Cela a transformé le pays et le clan Puccio a plus ou moins survécu un temps en ne se posant pas énormément de questions sur le sujet. J’apprécie donc la tentative de parler d’une histoire que je ne connaissais pas auparavant mais qui fonctionne particulièrement bien à l’écran. J’aurais peut-être espéré un peu plus par moment mais grâce à une bonne histoire, une bonne mise en scène et une bonne bande originale, le film prouve ses qualités assez facilement.

Note : 7/10. En bref, un polar familial réussi.


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