La plupart des adultes ont seulement entre 50 et 100 g de graisse brune dans le corps, cependant ce tissu adipeux brun, qui régule la température chez le nouveau-né, reste précieux tout au long de la vie en raison de sa capacité à générer de la chaleur 300 fois plus élevée que tout autre tissu ou organe. Son rôle de combustion de l’énergie explique la relation inverse entre la quantité de graisse brune et l’IMC et, en conséquence, l’intérêt des scientifiques qui recherchent de nouvelles thérapies pour favoriser la perte de poids et lutter contre l’obésité. Cette étude montre qu’au-delà de ses niveaux, dans le corps, un facteur, autre que le froid, contribue à stimuler son activité et sa production de chaleur : le stress.
La graisse brune a le potentiel de métaboliser rapidement le glucose et les lipides, c’est pourquoi nombreuses sont les pistes de recherche contre l’obésité qui s’essaient à transformer la graisse blanche malsaine en tissu adipeux brun. C’est même la principale piste de lutte contre la prise de poids, l’obésité et les troubles métaboliques. Mais en démontrant qu’un stress modéré stimule l’activité et la production de chaleur par la graisse brune, cette nouvelle étude poursuit un nouvel axe de recherche, mieux faire travailler notre tissu adipeux brun. L’expérience a impliqué 5 participantes plutôt minces soumises, pour induire un stress modéré, à un test de maths dans un premier temps, puis invitées à regarder une vidéo de relaxation. Les chercheurs ont évalué leur réponse au stress dans les 2 cas en mesurant les niveaux du cortisol, l’une des hormones de stress, dans la salive. Pour évaluer l’activité de la graisse brune, les chercheurs ont utilisé une technique de thermographie infrarouge permettant de détecter les changements de la température de la peau au niveau de la principale zone de stockage de la graisse brune chez l’homme (voir visuel ci-contre).
Plus de stress et la température monte : Le test de maths conduit sans surprise à des niveaux de cortisol élevés et à une élévation de la température via la graisse brune. Ces deux facteurs stress et activité de la graisse brune sont donc positivement corrélés et de manière dose-dépendante : plus le stress est aigu et les niveaux de cortisol élevés, plus l’activité de la graisse est dense et la production de chaleur élevée.
Tout dépend aussi de la réponse au stress : Bien évidemment la variation de l’activité de la graisse brune entre différentes personnes peut s’expliquer des différences dans leur réponse à un stress psychologique. Faut-il créer du stress chez les personnes obèses et qui souhaitent perdre du poids ? Les chercheurs ne l’excluent pas en suggérant que de nouvelles techniques permettant d’induire un stress modéré pour promouvoir l’activité de la graisse brune pourraient être combinées aux interventions diététiques et / ou environnementales plus classiques. A défaut, on peut conclure une nouvelle fois, que plus d’activités, intenses et propices à générer un stress modéré, du quotidien, pourraient peut-être favoriser cette activité de la graisse brune, chez des sujets trop sédentaires.
Enfin, tout stress n’est pas forcément bon pour le poids corporel et le métabolisme. Des études bien plus nombreuses ont aujourd’hui bien établi le stress chronique sévère comme un facteur indiscutable de surpoids et de troubles métaboliques.
Source: Experimental Physiology 8 February 2016 DOI: 10.1113/EP085642 Brown adipose tissue activation as measured by infrared thermography by mild anticipatory psychological stress in lean healthy females
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