Résumons. Hollande probablement tenu par un deal avec les écolos en carton de l’UDE annonce hier soir un référendum sur l’avenir du projet d’Ayraultport de Notre Dame des Landes (NDDL). Aussitôt, Retailleau, debout sur ses ergots, fort de sa fraîche élection à la présidence de la Région Pays de la Loire, et défenseur de ce projet ridicule et couteux à tous niveaux (économique, politique, social, environnemental) annonce qu’il refusera d’organiser la dite consultation populaire… Par ailleurs, un avocat spécialiste en droit de l’environnement, Arnaud Gossement, nous dit que le droit actuel ne permet pas d’organiser un référendum local sur le sujet. Il se base sur l’argument selon lequel un référendum local ne peut être organisé par une collectivité territoriale (commune, département ou région) que sur un sujet relevant de sa compétence. Or, » la décision a été prise par l’Etat. C’est lui qui a déclaré les travaux d’utilité publique, le sujet relève donc de sa compétence et non de celle d’une collectivité territoriale ». De plus, se pose la question du périmètre exact de la consultation.
Le vote se limitera-t-il aux électeurs de la métropole de Nantes, les plus directement concernés par le transfert de l’actuel aéroport ? Ou ceux du département de Loire-Atlantique, également touchés par les impacts du projet ? On peut aussi considérer que, s’agissant d’un aéroport à vocation régionale, la question intéresse tous les habitants des Pays de la Loire, voire de la Bretagne.
En outre, je me demande sur quelles bases la consultation sera réalisée, connaissant par cœur, depuis toutes ces années que je suis ce dossier, la mauvaise foi orientée du gouvernement, balisée par des intérêts économiques qui le dépassent : ceux de Vinci, si peu impartiaux, et si peu soucieux de l’intérêt collectif et environnemental. Comment cette information auprès des habitants, localement, sera-t-elle organisée ? Sur la base de quels documents ? Les études alternatives réclamées par les opposants et promises par Ségolène Royal seront-elles disponibles à temps ? Des débats contradictoires seront-ils organisés ? Autant de questions qui restent à trancher.
A partir de toutes ces contraintes, devinez l’âge du capitaine. Lequel semble avoir sauté dans un instant de panique de son pédalo si terriblement submersible et soluble dans des intérêts patronaux particulièrement cyniques. Je ne comprends même pas qu’il ait pu se lancer dans une histoire aussi hasardeuse… Monsieur Napasdecouilles a encore frappé. Infoutu de prendre une décision.