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Critiques Séries : Modus. Saison 1. BILAN (Suède).

Publié le 13 février 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

Modus // Saison 1. 8 épisodes.
BILAN


Les suédois aiment toucher aux sujets complexes pour trame de fond de leurs polars. Après Eyewitness (qui va bientôt connaître un remake américain sur USA Network) chez les norvégiens, c’est au tour des suédois de mettre en scène l’homosexualité comme prisme pour une série policière. Ce qui se cache derrière Modus fonctionne plutôt bien alors que l’on plonge petit à petit dans un monde sombre, entre culte et folie meurtrière. Parmi les séries scandinaves du genre, Modus ne fait pas partie des meilleures. Il y a de bons moments, un drame géré de façon assez simple et efficace avec un sujet fort, mais je reste un peu sur ma faim malgré tout. Le fait est que l’on sent le danger venir à chaque fois dès qu’un épisode nous propose un crime. C’est un peu facile de savoir tout de suite qui est le meurtrier. Mais pourtant, c’est quelque chose qui fonctionne dans The Fall notamment. Incarné par Marek Ovarec (Fury, Captain America) délivre cependant une prestation assez cinglante dans le rôle du vilain. C’est un meurtrier sans empathie qui petit à petit va trouver du plaisir dans ce qu’il est en train de faire. Pour se convaincre de quoi ? Telle est la question que pose la saison petit à petit.

Inger Johanne Vik, une ex-profiler renommée du FBI, se retrouve entraînée au cœur de crimes sordides qui touchent Stockholm. Un homme tue froidement des personnes qui n’ont, en apparence, aucun lien entre elles mais les victimes ne sont pas choisies par hasard, le tueur semble exécuter des ordres bien précis. Inger Johanne n’est pas la seule à être impliquée dans cette histoire, sa fille autiste, témoin du premier meurtre, se retrouve en grand danger… L’enquête conduit Inger à faire équipe avec Ingvar Nymann, un enquêteur de la police criminelle. Ensemble, ils vont rassembler des indices et commencer à trouver un point commun entre les meurtres : ils sont reliés à un réseau international fondamentaliste. La chasse à l’homme commence alors.

Si j’ai réussi à suivre les 8 épisodes de Modus sans problème, notamment car l’intrigue fonctionne plutôt bien, mais elle se perd aussi par moment dans toutes les idées proposées. Adaptée du roman d’Ann Holt - une auteur norvégienne de romans policiers qui est en train de se faire un nom -, Modus avait probablement beaucoup plus de matière qu’il n’y paraît au premier abord. Notamment car la série raconte avant tout une histoire de crimes homophobes. Dans un premier temps, il n’y a pas de liens entre les crimes et ensuite, dès que la police comprend que le lien est l’orientation sexuelle, j’ai tout de suite trouvé ça assez original. Par moment, j’ai eu l’impression de revoir la saison 2 de The Fall (l’histoire d’homophobie en plus bien évidemment). Le point de vue reste assez proche dans le sens où Modus choisit de raconter à la fois le point de vue de l’enquête mais également du tueur et de la façon dont il tue en plus de tenter de couvrir ses traces. On retrouve alors une pléiade d’acteurs connus pour incarner les meilleurs rôles. Des acteurs que l’on a vu dans Wallander, Meurtres à Sandhamn, etc. Le fait de parler de minorités au travers d’un polar n’est pas nouveau. Comme je le disais, Eyewitness l’avait déjà fait à sa façon.

Mais c’est un angle de vue intéressant qui change de ce que l’on a pour habitude de voir. Modus n’est pas une série qui cherche à faire dans la subtilité non plus, ce qui est dommage pour le scénario car je pense qu’ils auraient très bien pu éviter certains clichés du genre. Il y a aussi des tas de trucs qui donnent l’impression d’être de légères incohérences (notamment dans le dernier épisode, ou encore avec le flic qui donne toutes les infos sans broncher, etc.). Heureusement pour nous, le casting est au rendez-vous afin de donner beaucoup plus d’ampleur au récit, sans compter sur la mise en scène, au poil qui vient rappeler pourquoi les scandinaves sont forts pour créer des séries avec une mise en scène qui sait nous mettre dans l’ambiance. La photographie est quant à elle aussi très bien fichue. Ann Holt, qui est connue elle comme sa compagne en Norvège pour avoir toujours défendu les droits homosexuels, aurait peut-être mérité une adaptation un peu plus nuancé. Ca si le rythme est soutenu et que l’intrigue reste bien ficelée, j’en attendais sûrement un peu plus. Finalement, Modus est donc une série agréable qui se suit sans problème. Avec seulement huit épisodes, elle sait maintenir son suspense au fil des épisodes et éviter de nous ennuyer malgré quelques périodes de flottement (notamment tout ce qui attrait de près ou de loin à la romance principale).

Note : 6/10. En bref, agréable petite série qui a l’originalité de parler des problèmes de l’homophobie. Tout cela même si cela finit presque en eau de boudin.


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