Cela faisait longtemps que je n’avais pas réalisé un article pour donner mon point de vue sur les dysfonctionnements de notre industrie. C’est à l’occasion de l’acquisition de mon nouvel ordinateur de travail que je me suis dit qu’il était temps de remettre l’église au centre du village !
Avant de parler informatique, abordons en 2 mots le client concerné. Il s’agit du patron de PME, du membre du CODIR d’une ETI, du cadre supérieur d’une grande entreprise. On observe 2 profils distincts : la personne non technophile pour laquelle l’équipement informatique est accessoire, et le profil du dirigeant qui accorde de l’importance à son ordinateur de travail. Nous allons nous concentrer sur ce deuxième (bien que ce je vais écrire puisse, le cas échéant, concerner aussi le premier).
En clientèle, j’entends souvent la demande formulée de la façon suivante : Au fait, il faudrait penser à renouveler le poste de M. de le Directeur. Oh le cahier des charges est simple : il voudrait un truc léger, un peu façon tablette, avec un écran sympa, pour qu’il puisse l’emmener partout et travailler avec lors de ses déplacements. Facile, non !?
Là, commence une sorte de grande traversée du désert commerciale. Euh, comment dire ? Imaginez-vous la blague suivante : un patron trouve une lampe à huile, la nettoie et voit surgir un génie ! Celui-ci lui dit : pour m’avoir libéré, je propose de réaliser un de tes vœux. Le patron se gratte la tête, puis s’exclame : j’aimerais tellement que les hommes vivent en paix dans le monde : peux-tu s’il te plait, génie, faire en sorte d’éradiquer les guerres à tout jamais sur cette planète. Le génie réfléchit, se gratte la tête à son tour, puis lui réponds : je suis désolé mais ça c’est impossible !! Propose moi un autre vœu et je te promets de le transformer en réalité. Bon bah, plus simple : j’aimerais avoir un ordinateur portable léger, avec un bel écran, que je puisse l’emmener partout pour travailler lors de mes déplacements. Idéalement, un ordinateur portable de 13 pouces pesant pas de plus de 1,2 kg. Le génie le regarde les yeux écarquillés, s’immobilise devant lui, comme tétanisé, et lui dit : et merde, redis-moi, c’était quoi ton premier vœu déjà ?!
Voilà quelques années déjà que Steve Jobs sortait d’une enveloppe kraft, sous la musique envoutante de Yael Naim, un magnifique ordinateur qui allait booster un marché encore très naissant à l’époque : celui de l’ultraportable. Le Macbook Air était né. Une v1 de ce produit encore imparfaite mais bientôt de nouvelles releases qui allaient combler les failles pour, enfin, commercialiser un portable jordanesque (oui, là, il faut connaitre un peu le surnom de Mickael pour comprendre). Seul compétiteur sérieux dans le monde Windows : Sony, dont les compétences de miniaturisation n’étaient pas à démontrer. Je parle au passé car Sony, entre temps, a jeté l’éponge et s’est retiré du marché informatique. Nous laissant orphelins et nous encourageant à croquer la pomme, avec toutes les emmerdes que cela génèrent dans un réseau d’entreprise contrôlé par les technologies Microsoft.
Bref, nous voilà dans la peau (si je puis dire) du génie, avec une demande simple et pas de produit sérieux, professionnels et pérennes à mettre en face. Même Apple aujourd’hui, semblant définitivement manquer d’inspiration ces derniers temps (la montre, le macbook 12 pouces, l’ipad pro pour n’en citer que 3 qui sont actuellement des fours retentissants…), montre des signes de faiblesses pour renouveler son Macbook air qui, de son côté, a pris un sérieux coup de vieux. Alors revenons à notre demande : que faisons-nous comme offre à notre client ? Si, à cela je rajoute parfois le coup de grâce : et s’il pouvait faire tablette aussi ?!
Bon résumons-nous : je m’en fiche de la marque (pas de marqueur social associé au produit donc, suivez mon regard…), s’il est dispo tout de suite c’est mieux, mais bon je peux attendre quelques jours voire quelques semaines si nécessaire, s’il est beau c’est un plus mais bon, sincèrement je m’en fiche un peu, par contre, il me faut un écran de qualité (disons un 13 pouces minimum avec une belle résolution), il faut qu’il fasse moins de 1,5 kilo TOUT compris (donc dans les 1,1 à 1,2 kg) et je veux qu’il soit autonome (minimum 8 heures de mails et bureautique, idéalement 10 heures). Alors ? Alors ? Bah, alors rien !! Et en plus, vous observerez que je n’ai pas mentionné la notion de tablette (par exemple le côté détachable, tactile etc.), ni la notion de prix !
Et si la réponse venait de là où on ne l’attend pas ? Non pas d’un constructeur de renom, mais bien d’un éditeur de logiciel ? Et oui : si la réponse venait de Microsoft lui-même ? Cette semaine, précisément le jeudi 18 février, va paraître en France le Surfacebook de Microsoft. Microsoft a planché sur une copie d’ordinateur portable, presque ultraportable, et détachable mode tablette. Je me pose la question : si Microsoft, mode Apple du temps de Steve Jobs, me mettait à re dynamiser un marché en manque de repère et d’inspiration ? Ce que je peux vous dire, c’est que j’ai pré commandé le mien jeudi dernier. Je l’attend donc avec impatience pour voir si Microsoft est encore capable de montrer au monde informatique en particulier et au monde entier en général ce dont il est encore capable. Il va de soit que je vous ferai un post prochainement avec mes impressions sur ce produit. L’innovation, toujours et encore au cœur de notre industrie : allez, messieurs Nadella, Cook et autres Dell, montrez-nous que Elon Musk n’est pas le seul à créer la surprise. Étonnez-nous, vous aussi…