Par Marie-Claude Gay
Je viens de recevoir un message de ma meilleure amie d’enfance. Elle prend des nouvelles. Près de 6 années ont passé sans que je la croise. Elle m’annonce qu’elle a eu un bébé et qu’elle deviendra avocate sous peu. Tous ses rêves mijotaient déjà au primaire, alors qu’on se retrouvait en pyjama bien au chaud dans ce petit lit qu’on partageait à l’époque. Cet endroit magique où l’on jasait sous les couvertures jusqu’aux petites heures quand on était chanceuses, ou encore jusqu’à ce qu’on soit grondées.
Je ne peux m’en empêcher, les larmes me montent aux yeux. Ma meilleure amie de la garderie a donné la vie. Cette petite blondinette que j’ai tant aimée, avec qui j’ai tant partagé, est devenue maman. Ma seconde réaction : mais où va le temps? Il me semble qu’encore hier on jouait à la cachette et on cueillait des pissenlits à notre gardienne.
J’ai le sentiment de me réveiller, j’ai 25 ans. Je suis officiellement une adulte, j’ai une entreprise, un amoureux formidable. Mais ce matin, j’ai cette même sensation poignante qu’un réveil manqué. Mon cadran n’a pas sonné. Ce genre de matin où tout déboule, les vêtements revolent, la douche est prise en un éclair et les dents brossées en une seconde. Bref, j’ai somnolé trop longtemps.
Oh, je suis heureuse, je ne ferais rien autrement. Toutefois, à partir de maintenant, je constate que le temps ne revient pas. Une fois le moment passé, il ne devient que souvenir. Mieux vaut saisir les précieux moments et les apprécier au plus haut point. On se l’est répété à plusieurs reprises : « Faudrait se voir bientôt! » C’est officiel, j’irai partager un café avec cette précieuse amie qui pendant trop longtemps a été laissée de côté. Confucius a dit : « On a deux vies. La deuxième commence le jour où on réalise qu’on en a juste une. »
Ainsi commence ma deuxième vie…
Jeu de briques
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