La Suisse a publié hier les chiffres des finances publiques pour 2015, une année difficile pour l’économie suisse : en particulier, la fin du taux plancher en janvier 2015 a provoqué l’envolée du franc suisse, et donc une compétitivité amoindrie des entreprises exportatrices suisses. Sachant qu’un franc sur deux du PIB est généré par les exportations, tout le monde s’attendait à une année 2015 catastrophique sur le plan des finances publiques. Mais ce n’est pas vraiment ce qu’il s’est passé… La Suisse ne finira pas de nous étonner, et les 3 chiffres que je vais vous présenter sont là pour prouver à quel point le pays est solide.
1. En janvier 2015, le franc suisse s’envole et gagne près de 30% par rapport à l’euro
Un peu comme pour le 11 septembre 2001, tout le monde, ou presque, ce souvient de l’endroit où il était quand il a appris la nouvelle : la Banque Nationale Suisse, un matin du 15 janvier 2015, annonce qu’elle met fin au taux plancher, ce qui a pour effet immédiat d’apprécier le franc suisse de 30% par rapport à l’euro. Quelques jours plus tard, on est à 20%, mais quand même. C’est comme si du jour au lendemain, les entreprises exportatrices suisses avaient augmenté leurs prix de 30%…. Alors forcément, ça complique la vente. Si les bénéfices des entreprises sont objectivement plus faibles que l’an passé, ils ne sont pour autant pas catastrophiques.
2. Un excédent en 2015 de 2,3 milliards
Malgré tout ça, la Suisse se paie encore le luxe d’avoir un excédent de 2,3 milliards en 2015. Cela signifie que les recettes du pays ont été supérieures aux dépenses de 2,3 milliards. Certes, cela s’explique en partie par une baisse des dépenses, mais quand même…
3. La dette brute du pays est en baisse
Caractéristique d’un pays géré sainement, la dette du pays est en baisse continue depuis 10 ans, et se situe aujourd’hui à 103,5 milliards de francs suisses (elle était à plus de 130 en 2005). D’ailleurs, historiquement, la Suisse est l’un des rares pays qui, sur le papier, respecterait les critères de Maastricht.
En conclusion : ce n’est pas la première fois que la Suisse se trompe (à la baisse) dans ses prévisions : quoi qu’il en soit, n’importe quel pays dont la monnaie s’apprécie de 20% du jour au lendemain serait totalement à genoux. La Suisse, même si les résultats ne sont pas si bons que cela, parvient quand même à maintenir un excédent et à sortir de beaux chiffres, notamment grâce à une politique des dépenses maîtrisées (qui au passage, est loin de plaire à tout le monde). Si seulement quelques pays de l’UE pouvaient s’inspirer de ce modèle…
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