Voilà une conséquence des déclarations de l'UMP. Le secrétaire général de l'UMP Patrick Devedjian a en effet dit ce soir :
"Il y a une justice fiscale à laquelle personne ne doit se soustraire".
Il a ensuite agité le spectre des méchants patrons richissimes qui joue avec le système fiscal et en abuse pour ne pas payer sa quote-part à la vie de la cité. L'exagération de l'exemple est presque honteuse :
"Il existe aujourd'hui des personnes qui ont de très haut revenus et qui, jouant avec les subtilités de notre droit fiscal, notamment en cumulant des niches fiscales, arrivent à payer peu voire pas du tout d'impôt. Il n'est pas normal que des contribuables normalement redevables de plus de 800.000 euros d'impôts sur le revenu aient droit après déductions, réductions, dégrèvements à un chèque du Trésor".
Derrière ce chiffon rouge agité par son porte-parole, l'UMP a proposé aujourd'hui lors de sa convention sociale
l'instauration d'un "plancher fiscal" afin que tous les contribuables
paient tous un minimum d'impôt.
Une question se pose : C'est quoi cette justice sociale qui consiste à sanctionner tout le monde pour les abus de quelques-uns? Il existe beaucoup de familles nombreuses qui ne paient pas d'impôts par le système des parts : l'État estime en effet qu'il leur faut un minimum pour éduquer convenablement leurs enfants. C'est ça, la justice sociale : les uns participent en payant des impôts, les autres en éduquant leurs enfants, travailleurs de demain.
Cette idée a déjà été rejetée en octobre : Dans un rapport remis au Parlement, Christine Lagarde et
Eric Woerth estimaient qu'un impôt plancher était trop
compliqué à mettre en oeuvre et créerait une imposition nouvelle pour
un trop grand nombre de contribuables. Mais ça n'empêche pas l'UMP de revenir à la charge. Jusqu'au succès? Une grande vigilance s'impose.