American Crime // Saison 2. Episode 7. Episode Seven.
On m’a reproché il y a quelques jours de ça de dire que cette saison 2 de American Crime est bonne uniquement car je suis gay ou qu’en tout cas, le fait que je suis gay était une raison pour faire de cette saison une saison de qualité. J’aimerais revenir là dessus car je n’ai jamais dit quoi que ce soit de ce genre là. Surtout que ce serait complètement débile de dire qu’une série est bien uniquement car je suis gay. Ce que j’ai dit cependant c’est que le fait qu’être gay me permettait de me sentir proche des personnages et de ce qui est raconté. Ne serait-ce que quand dans cet épisode Eric se retrouve à rencontrer un homme sur une appli gay. Cet homme lui fait le speech de l’homme marié, père de famille avec son mini-van. Eric a envie de « baiser », littéralement, pendant que cet épisode n’a qu’une envie : « casser du PD » pour parler vulgairement mais, c’est clairement ce que l’on voit à l’écran. Je ne vais pas parler de ma propre expérience puisque j’ai l’impression que j’offusque l’assemblée mais je pense que American Crime cherche à parler des dangers de ces rencontres sur des applications et du fait qu’il peut y avoir n’importe qui. Après tout, Eric ne savait rien sur cet homme avant qu’il n’arrive en voiture.
Eric était motivée par son envie de s’amuser, de prendre du plaisir rien de plus. Fait mis à part, je pense que Eric mérite mieux qu’un père de famille de 40 ans dans son mini-van mais bon… ce n’est qu’un avis personnel. Au delà de ça, cet épisode de American Crime soulève plusieurs problèmes intéressants. Le premier est la difficulté d’être seul. La solitude de Taylor est en train de le transformer en une sorte de garçon incontrôlable. Quand il va s’entraîner avec l’arme dans les bois, je me demande si au fond le but de cette saison d’American Crime n’est pas de parler de ce qui pourrait conduire un enfant qui avait tout pour être heureux à la dérive. Je ne suis pas surpris que Taylor ait tiré sur un ancien camarade de son ancien lycée. Quand on le voit établir la liste et prendre l’arme, on se doute bien que quelque chose se prépare. La solitude de Taylor est un élément narratif qui nous suit depuis pas mal de temps maintenant. L’issue de cet épisode est donc l’issue logique mais terrible dans le sens où Taylor ne méritait clairement pas ça. La solitude du personnage se ressent d’autant plus quand il demande à Becca « J’ai besoin de quelqu’un avec qui passer du temps ». C’était un appel à l’aide.
Mais c’est aussi une série sur l’amour d’une mère, prête à tout pour aider son fils. Elle a voulu poursuivre l’école dans laquelle s’est passé toute cette terrible soirée (et là la question du violé ou pas violé fait débat, mais là aussi je n’ai fait qu’émettre une théorie personnelle et j’ai apparemment offusqué certains car pour eux ce n’était pas des théories mais des éléments factuels, je les rassure ce n’est pas le cas). Pour en revenir à cet épisode et à l’histoire de la mère de Taylor, je trouve que c’est un portrait de mère particulièrement intelligent. John Ridley a cerné ce qui fait l’amour d’une mère dans son élément le plus substantifique. C’est beau de voir cette mère tenter de garder son calme face à son fils, tout cela dans le but de le rassurer et de l’aider. Elle ne veut pas qu’il fasse d’autres bêtises (à ce moment là, à sa place je pense que tout un tas de choses virevoltent dans son esprit), elle veut garder l’arme et tenter de calmer son fils. Taylor ne méritait pas ça mais le pauvre n’a vraiment pas eu de chance. Leslie de son côté, continue d’ignorer plus ou moins les problèmes tels qu’ils sont. Au lieu d’agir, elle n’a de cesse d’activer ses idées afin qu’elles jouent en sa faveur. « I wanted to welcome back an openly gay student » qu’elle raconte.
Son idée n’était pas si louable que ça dans le sens où l’on sait aussi qu’elle n’a pas les mêmes priorités que la mère de Taylor par exemple. En parallèle, si j’ai confondu Eric et le dernier garçon avec qui Taylor a passé du temps, je m’en excuse. Mais l’histoire de chacun des personnages dans cet épisode, démontre aussi à quel point American Crime est forte comme un roc, brute comme un monstre qui rode.
Note : 8/10. En bref, d’un épisode fluide et fort ressort quelque chose de plus émotionnel que prévu.