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Lucifer (2016) : si c’est ça l’enfer…

Publié le 19 février 2016 par Jfcd @enseriestv

Lucifer est une nouvelle série de 13 épisodes diffusée depuis la fin janvier sur les ondes de Fox aux États-Unis et CTV au Canada. La prémisse ne pourrait être plus minimaliste : Lucifer (Tom Ellis), l’ange déchu qui s’ennuyait de tourmenter des âmes en peine en enfer a décidé de prendre des vacances… à Los Angeles. Peu importe comment il s’y est pris, il est maintenant propriétaire d’un bar à la mode et semble se contenter de sa nouvelle vie. Un jour, une de ses meilleures amies est assassinée et déterminé à trouver le coupable, il s’impose dans l’enquête impliquant la jeune détective Chloe Decker (Lauren German). Cette association, un mélange de fascination et de dédain, se perpétuera au cours des crimes à venir dans les prochains épisodes. Adaptation très libre de deux bandes dessinées (Lucifer et The Sandman) sous la bannière des DC Comics, Lucifer n’est rien de plus qu’une série policière standard avec des enquêtes correctes. Quant à ce point de départ impliquant le diable, il vaut mieux ne pas en faire grand cas et se concentrer sur le peu qu’il reste tellement c’est incohérent.

Lucifer (2016) : si c’est ça l’enfer…

Satan-Calinours

Un soir, Lucifer et sa meilleure amie qui se promenaient à l’extérieur sont sauvagement fusillés par un revendeur de drogues, lui-même à la solde de quelqu’un de plus haut placé. Le diable étant immortel, il ne cesse de harceler pour ainsi dire Chloe qui a été mise sur l’enquête et qui comme par hasard n’a pas de partenaire. Il faut dire que l’homme a un atout de taille pour lui : dès que les suspects qu’il interroge le regardent dans les yeux, hypnotisés, ils sont incapables de mentir. D’un charme ravageur (la beauté du diable…), seule Chloe n’est pas sous son emprise lorsqu’ils sont en tête-à-tête et peu habitué à ce qu’on lui résiste, voilà l’excuse rêvée pour qu’il la seconde (ou la devance, c’est selon) dans les enquêtes subséquentes qui par ailleurs surviennent toujours dans l’entourage de Lucifer, soit : le meurtre d’une actrice, le principal suspect étant un paparazzi (second épisode) et celui d’une aventure d’un soir avec un populaire joueur de football. Entre-temps, Amenadiel (D. B. Woodside), un ange noir venu de l’enfer tente de persuader son maître de retourner là où il appartient, mais rien n’y fait, pas même les pires menaces.

Le seul point positif qu’ait pour elle Lucifer est que le personnage principal ne se prend pas au sérieux. Pas de manigances ni de mensonges outre mesure : il affirme à qui veut l’entendre qu’il est bel et bien le diable, mais de toute façon, personne ne le prend au mot, comme si ce qu’il disait n’était que métaphore. En même temps, avec un tel concept, on aurait préféré une série plus noire, à l’image de The Follwing ou Gotham par exemple, toutes deux produites justement pas Fox. Le résultat est qu’on a affaire à un tombeur (hétérosexuel évidemment) un brin arrogant et mauvais garçon : il vit la nuit, boit et ramène chez lui des aventures d’un soir, et si on ose le montrer tenant une cigarette, on ne le voit surtout pas la fumer… pas de quoi détonner avec Los Angeles!

Lucifer (2016) : si c’est ça l’enfer…

Ensuite, reste son comportement on ne peu plus incohérent durant les enquêtes. Tout d’abord, le fait qu’il continue à travailler avec Chloe seulement parce qu’elle n’est pas sous son charme est complètement bidon : il a beau affirmer qu’elle le fascine, ce n’est pas de la curiosité, mais bien un amour naissant auquel on assiste. Puis, il tient malgré tout à coincer les meurtriers afin de les punir, mais chaque fois qu’il y arrive, il feint de se faire justice lui-même (une attitude que l’on retrouve dans 99 % des séries policières) pour finalement lâcher la serviette et laisser la justice s’en charger. En fait, il joue le jeu de la société puisqu’il rend service aux proches des disparus en vengeant des innocents. On sait que les coupables seront immanquablement punis et que si l’on croit aux forces du bien et du mal, ils devraient de toute façon se retrouver en enfer. Ne devrait-il pas s’attarder plutôt à pervertir les âmes innocentes au lieu de prendre leur défense?

Quelques fois, la production semble se rappeler de son concept et tente d’inclure une touche de magie (noire) aux épisodes, et outre un regard qui vire au rouge de la part du principal intéressé (cette petite touche au montage est d’ailleurs utilisée à outrance de nos jours), on a notamment droit à de brèves apparitions d’Amenadiel. Avec ses grandes ailes noires, il menace son souverain s‘il ne revient pas au bercail, tout comme sa compagne, Mazikeen (Lesley-Ann Brandt) qui vient aussi des enfers et qui pour le moment occupe le terrifiant poste de barmaid à la boite de nuit du principal intéressé. C’est probablement là le point le moins crédible de la série et on fait bien de ne pas trop insister de ce côté.

Lucifer (2016) : si c’est ça l’enfer…

Dynamique policière

Reste les enquêtes qui ne sont pas non plus originales. En principe, Lucifer a le pouvoir de tirer la vérité de la bouche du peu de suspects qu’il interroge, mais comme par hasard, ce n’est que vers la fin de l’épisode qu’il croise le criminel avec la bonne question, lequel bien entendu avoue tout. Reste le duo qui n’avantage en rien son acolyte. Autrefois actrice de séries « B », Chloe n’est prise au sérieux par personne parce qu’elle a joué seins nus dans Hot Tub High School, ce film devant être du même calibre intellectuel que la série de Fox. Avant de rencontrer Lucifer, elle arrivait toujours deuxième derrière son ex-mari Dan (Kevin Alejandro). En fait, si elle prend du galon, c’est presque entièrement dû à son nouveau compagnon d’enquête, ce qui est peu flatteur quant on pense que c’est le seul personnage principal féminin de la série…

Par chance, Lucifer peu compter sur la locomotive X-Files, diffusée juste avant sur la même chaîne. Ainsi, le premier épisode a attiré 7,16 millions de téléspectateurs en direct et ils étaient toujours 6,00 la semaine suivante, puis 5,47 en troisième diffusion : des chiffres corrects, mais l’avantage de la série se retrouve dans la tranche payante des 18-49 ans. En effet, le taux était de 2,4 au pilote et a fléchi à 1,7 deux semaines plus tard. Ça reste tout de même élevé, si bien qu’on ne serait pas surpris que Fox envisage une seconde saison.


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