L'exploitation sociale est son métier (EL Khomri)

Après l'annonce de la modification de la loi Macron pour contourner les syndicats sur la question du travail dominical, la ministre du chômage et de l'exploitation sociale poursuit son œuvre de régression sociale avec le projet de loi visant à instaurer de nouvelles libertés et de nouvelles protections pour les entreprises et les actifs...

Voyons, ci-dessous, les principales mesures qui seront présentées au parlement :

• la semaine de travail de 46 heures, voire de 60 heures, contre 44 actuellement, non plus dans la limite de 12 semaines consécutives mais de 16 semaines consécutives.

• retour de la journée de 12 heures (le patronat en rêvait depuis 1919 !).

• allongement de la journée de travail des apprentis sans demander l'autorisation de l'inspection du travail, casse du forfait repos pour les cadres, salaire modulable, astreintes assimilées au repos en cas de non intervention !

• plafonnement des indemnités prud'hommes pour licenciement abusif ce qui permettra aux patrons indélicats de licencier sans motif à peu de frais !

Si toutes ces dispositions sont votées ou imposées via la procédure de l'article 49-3, Madame El Konnerie Khomri deviendra la ministre "du travail" qui aura le plus œuvré pour précariser les salariés.

Par ailleurs, après sa lamentable bourde chez JJ Bourdin qui révélait sa méconnaissance totale du monde du travail, on se demandait bêtement pourquoi cette inconnue avait été nommée ministre du chômage et de l'exploitation sociale !

Mais ça, c'était avant de comprendre que sa mission se réduit à détruire le droit du travail, ce qui dans sa bouche se traduit par "faire avancer le pays par le dialogue social, garantir davantage des droits réels et rendre les entreprises plus compétitives."

Le cynisme de Madame El Khomri ne dépare pas son parcours professionnel et "militant" :

La camarade Myriam El Khomri est une "militante" qui doit tout au PS et qui n'a aucun poids politique. Elle ne s'est jamais fait remarquer à l'intérieur du PS. C'est une militante discrète, appliquée, respectueuse de la direction du parti, voire même reconnaissante (celle du ventre ?). D'ailleurs, elle a pris sa carte après avoir été recrutée en qualité de "chargée de mission" au sein d'une collectivité locale gouvernée par le... PS ! Etonnant, non ?

Hormis quelques jobs durant ses études, elle n'a aucune expérience professionnelle dans la vraie vie active puisqu'elle a toujours vécu dans la bulle du monde politique professionnel, loin des conséquences sociales des politiques ultralibérales et austéritaires. Quant à son engagement militant, j'en connais de plus désintéressés et de moins tardifs.

Elle doit sa situation privilégiée à quelques dirigeants du PS, ce qui ne favorise guère l'indépendance intellectuelle et politique, le goût des chemins de traverse, ou la contestation, mais plutôt l'obéissance, la soumission et le conformisme. Toutes ces qualités font de Madame la ministre l'exécutante ad hoc pour casser le droit du travail. Mais si demain, elle faiblit, Valls et Hollande n'auront que l'embarras du choix pour choisir un-e autre techno du PS qui piaffe de monter dans la hiérarchie sociale.

Madame El Khomri est l'archétype de la technocrate ambitieuse et opportuniste qui a choisi le PS, comme d'autres LR ou le FN, pour faire carrière après la fin des études. Elle et ses comparses sont généralement des gens intelligents et brillants qui finalement se révèlent médiocres tant ils sont conformistes dans leurs décisions et lâches par rapport aux puissants.

Madame El Khomri est l'une des créatures de cette caste politicienne de la Cinquième République qui défend l'intérêt particulier des classes possédantes au détriment de l'intérêt général, et en 1er lieu, les droits fondamentaux des citoyens (droit au logement, droit à la santé gratuite, droit à l'éducation, droit au travail, etc).

On s'en rappellera...