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L'édito de la semaine: Travailler plus sans gagner plus

Publié le 21 février 2016 par Podcastjournal @Podcast_Journal
Rédacteurs et stagiaires: cliquez sur cette barre pour vous connecter en back-office de la rédaction! Joyeux anniversaire! Après le remaniement ministériel de la semaine dernière et ses spécificités rétrogrades, aujourd'hui c’est la nouvelle loi sur le travail qui fait le buzz. A chacun de fêter, à sa façon les 80 ans du Front populaire. Il y a des coïncidences qui ne trompent pas. Alors que la ministre du Travail, Myriam El Khomri semble vouloir proposer aux salariés français de "travailler plus sans gagner plus" en remettant en cause entre autres les 35 heures, en mai 2016, on fêtera justement une des plus grandes victoires de la gauche au pouvoir, la réduction du temps de travail à 40 heures et les premiers congés payés. Soit les socialistes le font exprès soit…
Réfléchissons plutôt au salaire universel allant dans le sens d’une société qui évolue et dont le travail ne serait plus l’objectif premier, que nous arrêtions enfin "de perdre notre vie à la gagner". Que veulent les socialistes, que les salariés travaillent plus afin que les chômeurs les regardent faire peut-être?

Vive le changement! Sinon, rapidement dans les informations de la semaine, on relèvera pêle-mêle la nouvelle mise en examen de Nicolas Sarkozy. Dommage que la loi n’empêche pas les mis en examen de ne plus pouvoir se présenter à une élection, cela obligerait notre personnel politique à se renouveler. C’est le bal des morts-vivants. Aucun visage nouveau, aucune voix originale, c’est triste. Même ceux qui auraient pu apporter un changement dans la politique - comme les écologistes - se sont laissés séduire par le chant des sirènes. On en vient à rêver d’une situation espagnole, où l’on verrait sur les rangs de l’Assemblée nationale des visages d’inconnus, femmes et hommes, jeunes et vieux. Prenons le risque, ceux qui sont en place depuis la nuit des temps n’arrivent à rien. Vive le renouveau! Nous n’avons semble-t-il plus rien à perdre. Mais à l’horizon rien de nouveau… pour l’instant.

Surprise? J’ai lu sur les réseaux sociaux que certains étaient choqués par la présence de trois femmes ministres d’origine marocaine au sein du nouveau gouvernement. Ce que je vois moi surtout c’est qu’au moins deux d’entre elles sont utilisées pour faire passer des réformes qui justement ne passent pas et je me demande bien ce que la troisième à la Culture va bien pouvoir nous concocter. On finit par se méfier.
Trop d’amour tue l’amour? Faut-il rappeler que des liens trop tenus entre monde des médias et monde politique est un mauvais signe pour la démocratie? C’est peut-être pour cela que le nouveau ministre de l’Aménagement du territoire, de la Ruralité et des Collectivités territoriales Jean-Michel Baylet, aussi propriétaire de la Dépêche du Midi, a laissé les rênes de la direction à son ex-épouse Marie-France Marchand-Baylet, actuelle compagne de Laurent Fabius. Avec ce type de comportement, on ne s’étonnera plus que le fossé entre les élites politiques et médiatiques et les spectateurs devienne abyssal.

Concurrence? Enfin quelques mots, mais j’y reviendrai plus longuement dans un prochain édito sur ce qui se passe en Pologne. Il semble que le Hongrois Viktor Orban ait trouvé un concurrent. Celui qui passait pour le nouveau fasciste de service en Europe centrale semble se faire doubler sur son extrême droite nationaliste. Le nouveau gouvernement polonais, libre d’agir face à une opposition de gauche et libérale pratiquement inexistante - le modèle rappelle la situation hongroise - remet en cause la politique pro-européenne et libérale appliquée jusque là. Entre des gouvernements polonais ou autres qui imposent un point de vue libéral et pro-européen, en allant souvent trop vite, en donnant parfois l’impression d’un mépris profond pour la population, creusant ainsi un fossé entre eux et ceux qui sont censés les élire de plus en plus important et des gouvernements en réaction à ces comportements, les Européens semblent ne pas avoir le choix. Il y en a pourtant un, il faut juste oser prendre une nouvelle voie.

RIP. Enfin, deux grands écrivains nous ont quitté cette semaine. L’Italien Umberto Eco et l’Américaine Harper Lee. Je les avais découvert tous les deux, grâce au cinéma. L’esprit aiguisé du premier et l’analyse sans faille de la société de la seconde resteront des plaisirs intellectuels et émotionnels inoubliables.

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