Magazine Société

Le nom du père, de Sébastien Meier

Publié le 22 février 2016 par Francisrichard @francisrichard
Le nom du père, de Sébastien Meier

Après avoir tourné la dernière page des Ombres du métis, le lecteur pouvait penser que l'affaire était close et que, circulez, il n'y avait plus rien à lire. S'il le pensait, il se trompait lourdement. Il aurait dû se méfier, parce que la fin de ce polar de Sébastien Meier posait des questions ouvertes et qu'un polar peut en cacher un autre...

Cet autre polar vient de sortir. C'est Le nom du père. Et le père en question, Alphonse Bréguet, avocat célèbre de Lausanne, est le paternel de l'ex-inspecteur Paul Bréguet, protagoniste des Ombres. Paul aurait voulu au moins égaler Alphonse, sinon le dépasser. Dans sa tombe, Alphonse, mort pendant sa détention, continue cependant de le narguer.

Avril 2013. Paul vient de passer plus de deux ans en prison, pour lésions corporelles simples sur la personne de sa seconde femme, Elizabeth. Il aurait pu être condamné à davantage d'années d'emprisonnement si seulement on avait pu prouver que c'était lui le meurtrier de Jacques-Edouard Crosier, avocat comme son père et protégé de ce dernier.

En janvier 2013 Paul a été autorisé à assister aux obsèques de son père. Il a fait alors la connaissance de Beat Flückiger, qui n'est autre que l'oncle de Jacques-Edouard. Ce vieillard le retrouvera à sa sortie de prison. Il lui demandera de lui rendre un service, en échange de son silence, car il détient la preuve vidéo qu'il a assassiné son neveu.

Paul était tombé amoureux de Romain Baptiste, le métis. Quand il avait appris que Jacques-Edouard avait engagé Romain le magnifique dans un réseau de prostitution et qu'il avait profité du jeune homme, les choses avaient dérapé. Surtout après que Romain, entièrement dévêtu, avait mis fin à ses jours en se tirant une balle dans la tête juste devant lui.

Après la sortie de prison de Paul, Flückiger le retrouve, réfugié dans la modeste maison acquise par Alphonse, située en forêt, dans le canton du Jura, à une quinzaine de kilomètres de St-Ursanne. Le service qu'il lui demande est de découvrir qui est l'Aristo, le créateur du réseau de prostitution dans lequel baignaient Jacques-Edouard et Romain.

Quel intérêt peut-il y avoir à savoir qui est l'Aristo? Flückiger le soupçonne de détenir, confiés à lui par Jacques-Edouard, des documents sensibles sur BFHG, une entreprise de négoce international, créée par le père de Beat et dont le père de Jacques-Edouard détenait 30%. Leur divulgation pourrait être fatale aux réputations de la multinationale et de la Suisse.

Pourquoi s'adresse-t-il à Paul? Il pense qu'il peut réussir là où trois privés ont échoué. Pourquoi le pense-t-il? Le père de Paul, Alphonse, avait partie liée avec Jacques-Edouard et l'Aristo. Etre le fils de son père devrait donc lui faciliter les investigations. Sans compter qu'il peut compter sur l'aide ambiguë du procureur d'arrondissement, Emilie Rossetti.

Ce roman, qui se déroule à Lausanne, très reconnaissable, éclaire quelques ombres du précédent. La toile de fond - sexe, blanchiments, fraudes fiscales, spéculations assorties de corruption etc. - lui donne non seulement le cadre d'un simple polar aux multiples rebondissements mais celui d'une peinture d'un monde, dont il suffit de gratter un peu le vernis pour qu'il s'écaille.

Francis Richard

Le nom du père, Sébastien Meier, 400 pages Zoé 

Livre précédent chez le même éditeur:

Les ombres du métis (2014)


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Francisrichard 12008 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazine