Je ne pleurerai pas de te voir me quitter
Il n'est rien d'aimable ici-bas,
Et doublement m'affligera ce sombre monde
Tant que ton cœur y pâtira.
Je ne pleurerai pas : la splendeur de l'été
Nécessairement s'enténèbre :
L'histoire la plus heureuse, quand on la suit,
Se termine avec le tombeau !
Et je suis excédée de l'angoisse qu'apporte
Le long cortège des hivers,
Outrée de voir l'esprit languir au long des ans
Dans le plus morne désespoir.
Si donc un pleur m'échappe à l'heure de ta mort,
Sache-le, il ne marquera
Qu'un soupir de mon âme impatiente de fuir
Et d'être en repos avec toi.
Emily Jane Brontë
4 mai 1840
Il n'est rien d'aimable ici-bas,
Et doublement m'affligera ce sombre monde
Tant que ton cœur y pâtira.
Je ne pleurerai pas : la splendeur de l'été
Nécessairement s'enténèbre :
L'histoire la plus heureuse, quand on la suit,
Se termine avec le tombeau !
Et je suis excédée de l'angoisse qu'apporte
Le long cortège des hivers,
Outrée de voir l'esprit languir au long des ans
Dans le plus morne désespoir.
Si donc un pleur m'échappe à l'heure de ta mort,
Sache-le, il ne marquera
Qu'un soupir de mon âme impatiente de fuir
Et d'être en repos avec toi.
4 mai 1840