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Critiques Séries : Love. Saison 1. BILAN.

Publié le 26 février 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

Love // Saison 1. 10 épisodes.
BILAN


Après un premier épisode assez médiocre et filiforme, je me suis vraiment demandé ce que la suite pouvait raconter. Je me suis donc plongé dans les neuf épisodes suivants en espérant trouver une bonne série dans ce qui n’était jusque là qu’un mélange pas toujours savoureux. Le second épisode a su me mettre un peu plus dans l’ambiance, peut-être car ils ont eu l’idée judicieuse d’en faire un épisode ultra meta. Il y a des références à la pelle, ne serait-ce que lorsque Gus se retrouve à balancer sa collection de Blu-Ray. Au fil des épisodes, on apprend à connaître Gus et Mickey, deux personnages complètement différents, deux personnages qui vont petit à petit tomber amoureux l’un de l’autre. L’idée de cette série était de raconter une histoire d’amour moderne, avec ce que la modernité a changé dans les relations et ce qu’elle a aussi créé de bien. Judd Apatow est quelqu’un que j’aime bien pour sa vision douce-amère des relations mais l’on ne peut pas dire que cela soit brillant non plus. Cette historie c’est donc celle de la rencontre de deux personnages de trente ans, qui sont paumés dans leur vie amoureux, qui hésitent, qui ont tout foiré, et qui se retrouvent sur le parking d’une station service à la fin de la saison à goulument s’embrasser.

L’un des constats de Love c’est peut-être la façon dont les relations amoureuses sont devenues quelque chose de complexe lié à des troubles, des angoisses, des hésitations en tout genre. Durant les dix épisodes de Love, la série laisse ses personnages errer et hésiter. On sent que chacun des personnages a envie de quelque chose qu’il ne trouve pas forcément chez l’autre. Il y a notamment un rapport avec le téléphone qui me plaît. Au fond, le téléphone a changé les relations lui aussi (pas seulement par rapport aux applications de rencontre) et Love tente de le mettre au centre. Le téléphone est un peu comme un lieu de drague finalement. L’amour c’est aussi quelque chose qui fait mal. Il faut souffrir pour aimer et être aimer. C’est plus ou moins le périlleux chemin que vont vivre Gus et Mickey dans leur quête l’un de l’autre. Au fil des épisodes on sent les rapprochements entre les deux personnages. Judd Apatow a finalement été un peu plus malin que je n’aurais probablement pu l’imaginer au départ. Car ce n’est pas une comédie romantique comme les autres, c’est plus de l’anti comédie romantique, touchante avec des idées assez justes sur la romance moderne, de la génération sites de rencontre.

En prenant pour principe que la comédie romantique est plus ou moins un genre ringard, Love parvient donc à sortir un peu des carcans du genre. Mais c’est uniquement à partir du second épisode que la série parvient à devenir un peu plus accrocheuse. Son sujet, assez universel, permet d’être attiré par les éléments qui ressemblent à ce que l’on a déjà pu vivre dans sa propre vie. Les romances en série, c’est quelque chose que l’on a l’impression de voir encore et encore. Ces dernières années il y a eu la brillante You’re the Worst, puis aussi des pépites comme Casual, Man Seeking Woman sans parler de Catastrophe. Ce sont des séries de ce genre là qui font aussi l’intérêt de l’anti-romcom par excellence. Du coup, Love ne change pas forcément de ces séries qui pour certaines sont plus originales que celle-ci. Mais le procédé reste intéressant, d’autant plus que la construction du couple est développée sous un ton assez fun et libre. On va notamment voir nos personnages fumer façon Délire Express dans l’épisode 2. Love est aussi brute. Elle ne cherche pas à mettre de la musique où il ne faut pas, à jouer les violons. Ce n’est pas ce que l’on vient chercher dans Love et ce n’est pas ce que l’on va avoir.

Tout au long de la saison, Gus et Mickey se tournent autour. Chacun a de l’attirance pour l’autre mais la grande question jusqu’au baiser final c’est de savoir si Love va vraiment oser les mettre ensemble ou pas. Co-créée entre Judd Apatow, Paul Rust (qui incarne Gus) et Lesley Arfin, la série utilise les codes de certaines séries qui développent des romances sur fond d’une légère dépression. Car la dépression du monde actuel se ressent aussi dans la narration et le ton utilisé par les scénaristes ici. On nous fait plus ou moins croire au départ que tout a être très facile alors qu’au fond, la relation va être beaucoup plus complexe à construire. C’est ce genre de choses que j’apprécie dans cette série. En utilisant des éléments qui viennent accentuer cette forme de dépression (antidépresseurs, biture, plan à trois qui tourne mal, etc.), Love parvient à casser certaines codes préétablis. Cela passe aussi par des dialogues qui sont un poil plus travaillé que l’on ne pourrait l’imaginer au premier abord. Le pilote était raté, la suite n’est pas forcément brillante non plus, mais elle a le mérite de nous offrir quelque chose d’assez bien construit avec des idées. Les idées se retrouvent donc ici et là mise en place dans un univers qui colle à la perfection à ce que j’avais pu imaginer au départ.

Dès que Love ne nous raconte pas des histoires de romances à tout va, la série est étonnamment beaucoup plus fluide. Notamment en parlant des sentiments de chacun, sans parler d’amour mais de tout ce qui anime la vie de Gus ou de Mickey. Je vais encore le dire après l’avoir répété en parlant du pilote mais heureusement aussi que Love a Gillian Jacobs. Celle qui excellait déjà dans Community démontre ici qu’elle sait rester vivante et surtout elle-même. En voulant être parfois chiante, elle est finalement séduisante. Tout ce qui devrait parfois être détestable chez son personnage est adorable aux yeux du téléspectateur. Alors que Netflix a déjà commandé une saison 2 de Love, je me demande de quoi elle sera faite… Je n’ai pas nécessairement hâte de le découvrir, mais je reste curieux malgré tout.

Note : 5.5/10. En bref, loin d’être la comédie romantique de l’année, Love fait tout de même de belles propositions.


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