American Crime // Saison 2. Episode 8. Episode Eight.
Agrémenté d’interviews de vraies personnes qui ont dû gérer les conséquences de la tragédie de Columbine, cet épisode parvient à nous plonger dans les conséquences de la tragédie de la semaine dernière avec beaucoup d’empathie. Je crois que American Crime fait quelque chose de brillant avec les séries cette année. C’était déjà le cas l’an dernier mais la façon dont elle parle de certains sujets dans cette saison me fascine. C’est plus sombre, plus fort, parfois même traumatisant dans le sens où ce qui se passe dans American Crime peut arriver dans la vraie vie. Dans ce nouvel épisode, la série atteint une certaine forme de paroxysme. Ce n’est pas facile de juger un épisode qui ajoute à son récit des interviews de vraies personnes tel un docu-fiction. Avec l’interview d’un prof de Columbine, de la mère d’un enfant gay qui s’est suicidé - victime du harcèlement ? -, etc. Mais c’est quelque chose que American Crime utilise de façon judicieuse du début à la fin de l’épisode. Ce n’est pas là pour créer une tension artificielle ou faire pleurer dans les chaumières car le reste n’a pas d’impact. Je pense que c’est uniquement là pour dire aux téléspectateurs que ce qui s’est passé dans l’épisode 2.07 d’American Crime se passe aussi dans la réalité. Que cela peut être votre enfant qui va devenir comme Taylor à cause du harcèlement, à cause de tout un tas de choses. Les parallèles sont forts et John Ridley est malin.
Rien de ce qui se passe dans cet épisode ne semble forcé. Au contraire, tout semble trouver un vrai équilibre entre les deux. Tout semble naturel. Les interviews collent parfaitement au restent et ne semblent pas posées là comme un rien. Cela vient juste nous rappeler que toutes les thématiques abordées dans American Crime cette année peuvent se passer aussi dans la réalité. Peut-être même plus souvent que l’on ne pourrait le croire. Nous reprenons l’histoire deux jours après le shooting. Une assemblée est tenue dans le gymnase par Coach Dan, révélant que Wes est mort. C’est un moment fort, impliqué de vraies émotions. Timothy Hutton brille dans cet épisode comme jamais auparavant dans American Crime. Il a ici le rôle d’un homme qui ne comprend pas pourquoi. J’ai beaucoup aimé le moment où il comprend qu’il y a besoin de changement, que Leslie n’a rien fait (même si cette dernière reste dévastée et qu’elle pensait faire ce que les autres voulaient qu’elle fasse) et doit donc partir ou encore l’histoire de la drogue vendue à Taylor bien évidemment. Tout cela implique tout un tas de choses qui vont s’égrainées durant tout l’épisode. J’ai adoré le résultat et j’en redemande. L’émotion qui coule du début à la fin est vraie, sincère.
American Crime ne trompe personne ici. Chaque confrontation de personnage résonne comme un face-à-face important pour le récit, pour l’histoire que John Ridley veut faire passer. Il y a aussi la mère d’Eric qui pense que son fils est devenu gay car son père l’aurait touché plus jeune. Car elle pense que l’on devient gay à cause d’un attouchement. C’est terrible car Eric se retrouve encore une fois dans la position du garçon rejeté par les autres à cause de son homosexualité et même quand il tente de vivre sa sexualité, il se fait tabasser (comme on l’a vu dans l’épisode précédent). Eric est fragile, mais il va retrouver Kevin alors qu’il le confronte par rapport à l’agression de Taylor. C’était un autre moment assez fort. Il en va de même quand Becca Sullivan annonce à son père qu’elle est celle qui a vendu de la drogue à Taylor, avec laquelle il s’est défoncé avant de tuer Wes. L’excès de colère de Dan quand il brise le téléphone de sa fille et Steph a raison sur le fait que cela ne va faire que transformer Becca en suspecte. J’ai hâte de voir comment cela va évoluer dans le prochain épisode car il n’en reste que deux. Quant à la visite d’Anne en prison pour voir son fils c’était assez touchant comme moment, surtout par rapport à Anne qui est dévastée. Elle veut aider son fils, mais ce n’est pas facile par rapport à ce qu’il a fait. Il a tué quelqu’un, il a détruit sa vie…
Note : 10/10. En bref, brillant.