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Critiques Séries : La Trêve. Saison 1. Pilote & Episode 2 (Belgique).

Publié le 25 février 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

La Trêve // Saison 1. Episodes 1 et 2. Pilote / Episode Deux.


Il est rare de voir des séries belges et pourtant, eux aussi sont capable de produire des séries. Après Salamander ou encore Cordon, nous retrouvons ici La Trêve, une série issue du premier appel à projet commun entre la RTBF et la fédération Wallonie-Bruxelles. Créée par Matthieu Donck (Torpedo, Parasol), Benjamin d’Aoust (La nuit qu’on suppose) et Stéphane Bergmans, cette série n’a rien à jalouser à tout un tas d’autres séries policières. Elle s’inscrit d’ailleurs parfaitement dans la lignée des séries policières scandinaves qui sont tendances depuis quelques années. L’implication émotionnelle est donc très appuyée mais c’est étrangement le fond qui fait la réussite de La Trêve. Tout au long de ces deux épisodes, il y a quelque chose qui devient très rapidement intéressant. Car ce n’est pas qu’une série sur un crime, c’est aussi la mort d’un jeune footballeur d’origine africaine, l’arrivée d’un nouveau policier venant de Bruxelles, etc. En se concentrant sur la noirceur des personnages et quelques situations parfois un peu rocambolesques, La Trêve fonctionne cependant assez bien.

L'histoire se déroule dans un petit village de l'Ardenne belge où une jeune footballeur d'origine africaine est retrouvé mort. Si tous les indices mènent d'abord au suicide, un policier tout juste arrivé de Bruxelles ne tarde pas à découvrir qu'il s'agit d'un meurtre.

En prenant en compte que La Trêve cherche avant tout à installer ses personnages, son histoire et son environnement, il fallait qu’il y ait une narration plus lente. Je sais bien que la lenteur narrative n’est pas ce qui séduit toujours le grand public mais c’est à la mode. A condition de bien le faire, cela peut briller et faire des étincelles. Pour le moment, les émotions restent un peu réservées dans La Trêve mais j’ai bon espoir que cela prenne un peu plus de sens par la suite. Tout ce qui nous est introduit pour le moment n’est pas encore clair (notamment la fin du pilote qui reste assez mystérieuse sur le pourquoi cet homme s’est suicidé). Amateur de séries noires et de polars que je suis, j’ai tout de suite été happé par cette ambiance de séries brumeuses (bon, il n’y a pas de brume ici mais peu importe). Vous savez, ces séries où tout le monde a quelque chose a caché dans une ambiance anxiogène, souvent dans un petit village reculé (ici au coeur de l’Ardenne belge). Le but de La Trêve semble être de sortir de ces productions aseptisées que l’on connaît tous et que l’on a l’impression d’avoir vu des dizaines de fois en mieux ailleurs.

En faisant des efforts narratifs, La Trêve démontre que son envie n’est pas inaccessible. Le but de cette série est cependant de plaire au plus grand nombre, du coup il y a aussi des moments de tensions classiques que l’on retrouve tout au long de ces deux épisodes. Il faut bien des choses que l’on reconnaisse là dedans mais Matthieu Donck a tenté de nous offrir quelque chose d’assez différent en termes de mise en scène. S’il reprend certains codes du polar moderne et scandinave, il s’octroie également quelques bonnes idées dans sa façon d’utiliser sa caméra. Ce n’est pas grand chose (notamment sur des plans de paysages) mais cela fait son petit effet. Développée pour tenir 10 épisodes, cette première saison de La Trêve n’a pas encore révélé tous ses secrets. Je suppose donc qu’il y a encore énormément de choses à venir qui promettent de devenir intéressantes. Le second épisode accélère un peu les choses sans pour autant en faire des tonnes non plus. Produite avec seulement 250 000 euros par épisode, La Trêve ne pouvait pas rivaliser avec les moyens de séries françaises ou encore scandinaves mais elle a su trouver de bonnes idées pour ne pas nous le faire ressentir.

L’idée du créateur Matthieu Donck était de proposer du cinéma à la télévision. Un projet ambitieux qu’il a plus ou moins réussi. C’est parfois un peu amateur, mais ça a un esprit jeune et vivant, utilisant les codes des séries actuelles : un scénario bourré de rebondissements, une ambiance travaillée, un casting qui fait des efforts et une direction d’acteur réussie, etc. Finalement, je serais au rendez-vous pour les futurs épisodes de la série.

Note : 6/10. En bref, deux épisodes intrigants nous plongeant dans un polar belge prometteur.


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