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Critiques Séries : Dickensian. Saison 1. BILAN (UK).

Publié le 27 février 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

Dickensian // Saison 1. 20 épisodes.
BILAN


Adapter l’univers de Dickens, c’était l’enjeu de Dickensian, une série en 20 épisodes de BBC One. L’idée de transformer les histoires de Charles Dickens en une histoire de soap-opera est ambitieux. Le résultat est assez étrange, avec d’un côté de belles réussites et sur la longueur, pas toujours. En oscillant entre de très bons épisodes et des choses un peu moins fluides, Dickensian reste cependant une jolie petite expérience qui nous plonge dans un univers connu de tous. En effet, qui ne connait pas l’univers de Charles Dickens ? Celui qui a écrit David Copperfield, Oliver Twist ou encore Les Grandes Espérances était connu pour son humour, sa envie de faire créer une vraie tire des moeurs et des caractères. Afin de rester assez fidèle aux oeuvres de Dickens qui étaient publiées en feuilletons hebdomadaires ou mensuels. C’est un format qu’il a inauguré, cela avait pu lui permettre de modifier l’action et les personnages en cours de route. Dickensian suit donc plus ou moins le même format alors que la série délivre des pans d’intrigues au fil des épisodes. Dickensian est à suivre comme ces histoires partagées par Dickens à son époque. Le soap victorien n’a pourtant pas été très aidé par BBC One.

En effet, trimbalée un peu de partout sur la grille de la chaîne comme un orphelin dont personne ne veut, Dickensian n’est pas forcément la série en laquelle on pourrait avoir confiance. Et pourtant, le résultat reste assez distrayant du début à la fin. Conçue et construite de façon assez ingénieuse, beaucoup plus sombre que l’on ne pourrait l’imaginer (avec du meurtre, des histoires de fraudes, d’esclavage, etc.) mais avec un peu de légèreté aussi (peut-être car justement Dickens était quelqu’un avec une envie de créer des choses légères, satiriques de la société dans laquelle il a vécu). Les personnages sont globalement tous sympathiques. Dickensian sait devenir attachante par moment. J’ai bien aimé Stephen Rea sous les traits de l’Inspecteur Bucket ou encore Pauline Collins sous ceux de Mrs Gamp. Dickensian a été un peu oubliée, à mon grand regret dans le sens où il aurait été intéressant qu’elle soit mieux mise en avant. Pour ce qui est du fond, Dickensian a ses bons comme ses mauvais moments. Je pense par exemple au milieu de la saison. Il y a l’épisode 8 un peu en dessous de ce que j’avais imaginé. Comme s’il fallait être un peu plus indulgent. Dickensian est à prendre comme un hommage à Dickens.

On retrouve donc notre galerie de personnages des diverses oeuvres de Scooge (A Christmas Carol) à Mr Bumble (Oliver Twist) en passant par Miss Havisham (Les Grandes Espérances). L’association fonctionne en grande partie car la série a su rester vivante. Tout ce qui est introduit reste à chaque fois cohérent avec le reste. Cela me fait un peu penser au procédé employé par Penny Dreadful afin d’associer tout un tas de personnages d’une époque dans une seule et même histoire (ou presque). Les liens sont créées avec beaucoup de souplesse et d’intelligence. Ce qui manque peut-être finalement c’est parfois un peu de tension. Le côté soap reste sympathique mais ce n’est clairement pas ce que fait la tension et la profondeur des choses. Les personnages ont des tas de choses à nous raconter, grâce à un univers qui sait confronter les choses. La nouveauté dans Dickensian vient donc surtout de la façon dont ces personnages grandissent dans l’univers. Comme dans un soap. On ne sort pas de l’univers de Dickens mais le créateur a su justement trouver un terrain entre l’homme et la série d’époque moderne qui a pris conscience du fait que les adaptations en séries de romans ne peuvent plus se faire de la même façon. Les Grandes Espérances avait été adapté récemment avec Gillian Anderson dans l’un des rôles titres.

C’était beau mais Dickens a été adapté tellement de fois que bon, il fallait trouver une nouvelle façon de le raconter. Mettre des personnages de son univers dans une même série était la bonne idée. C’est la clé de la réussite de Dickensian. J’aimerais bien une seconde saison, peut-être pas aussi gourmande en nombre d’épisodes (car cela tire aussi par moment sur les intrigues et la façon de se renouveler peut rapidement tourner au drame) mais il y a encore des choses à raconter.

Note : 6.5/10. En bref, une agréable adaptation originale de l’univers de Charles Dickens.


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