Quand la vérité n’est pas libre, la liberté n’est pas vraie. Les vérités de la police sont les vérités d’aujourd’hui.( Jacques Prévert)

Cette photo ne cesse de m’interroger sur les valeurs fondatrices de notre société. Quel étrange aveuglement moral peut conduire à ce qu’une collectivité quelle qu’elle soit se sente obligée d’arrêter un homme qui s’est manifestement mis bénévolement au service du bien ? Ce mot n’a-t-il donc plus aucun sens, au point que l’on se sente gêné de l’employer, dans un contexte ou la mal-pensance prend si évidemment le dessus dans un monde emporté par le confusionnisme et la raillerie crasse ambiante, érigés en vertus ? Une société où l’intelligence se jauge d’avantage au niveau de méchanceté auquel on est prêt à s’abaisser, plutôt qu’à celui de gentillesse – qui nécessite pourtant bien plus de courage et d’abnégation – est-elle vraiment digne de considération ? Cet homme valeureux et d’un humanisme impressionnant, qui force le respect par son investissement intelligent, se nomme Zimako Jones, et rien que pour l’apport formidable qu’il a offert à la collectivité de ce que l’on nomme une « jungle » devrait obtenir la nationalité de son choix.

On connait des humains bien moins dignes de louanges… On a des noms. Et l’on choisit donc d’arrêter Zimako, plutôt que des ignobles crapules politiques dont les méfaits tapissent nos journaux quotidiens et intoxiquent profondément notre société ? Étrange inversion de valeurs. Et l’on voudrait que je sois fier de mon pays ? Chaque jour qui passe me donne davantage raison d’en avoir honte. Solidarité avec Zimako, mon frère en humanité.