Magazine Médias

SANTÉ > Découverte d’un nouveau mécanisme biologique de la dépression

Publié le 29 février 2016 par Fab @fabrice_gil
Plusieurs équipes de l’université Paris Descartes, ont mis à jour un mécanisme inflammatoire de la dépression via l’étude d’une maladie rare : la mastocytose.

SANTÉ alt= Découverte d’un nouveau mécanisme biologique de la dépression" /> Découverte d’un nouveau mécanisme biologique de la dépression" border="0" title="SANTÉ > Découverte d’un nouveau mécanisme biologique de la dépression" />

photo ©maxppp

La dépression, maladie fréquente chez 350 millions d’individus dans le monde et dont la sévérité peut engager le pronostic vital d’un individu au regard du risque suicidaire, est à l’origine d’un retentissement social majeur. Aujourd’hui, environ 30% des patients ne répondent pas de manière satisfaisante aux traitements antidépresseurs. Un gros besoin clinique reste à combler en matière de nouveaux traitements. Une meilleure compréhension des mécanismes de la dépression est à cette fin indispensable.ÉtudePour étudier la dépression, des équipes de chercheurs -sous la co-direction des Professeurs Raphaël Gaillard (Centre Hospitalier Sainte Anne, Institut Pasteur) et Olivier Hermine (Hôpital Necker, centre national de référence des mastocytoses, Institut Imagine)- ont choisi une démarche novatrice : identifier ses mécanismes dans une maladie rare, la mastocytose. Le trouble se caractérise par une accumulation et une auto-activation anormale de certaines cellules immunitaire jouant un rôle important dans l’allergie. Les auteurs de l’étude (publiée en 2016 par le Dr Georgin-Lavialle dans la revue Molecular Psychiatry) démontrent que la mastocytose est associée à des symptômes dépressifs dans 50% des cas. 54 adultes54 adultes atteints de mastocytose ont été comparés à 54 adultes sains de même profil (âge, sexe, etc.). Les équipes de chercheurs ont mesuré leurs éventuels symptômes dépressifs et ont procédé à des analyses sanguines. Une corrélation entre la gravité des symptômes et des concentrations sanguines plus faibles en tryptophane (l'un des 22 acides aminés constituant les protéines) a été mise en évidence. Habituellement, notre organisme métabolise le tryptophane en sérotonine, neurotransmetteur que les antidépresseurs visent à augmenter dans le cerveau. Mais les chercheurs ont découvert que les maladies liées à la dépression présentaient des taux sanguins de sérotonine plus faibles que les sujets sains, mais aussi des taux élevés de dérivés neurotoxiques du tryptophane tels que l'acide quinolinique. "Plutôt que de servir à la synthèse de sérotonine, la dégradation du tryptophane semble ainsi détournée pour produire un type de composés neurotoxiques", analyse Raphaël Gaillard. Nouvelles pistes thérapeutiquesCette découverte ouvre de nouvelles voies pour les patients dépressifs réfractaires aux antidépresseurs. Ainsi, le recours à la "kétamine", agent anesthésiant, puissant inhibiteur de l’acide quinolinique, pourrait être considéré comme une nouvelle thérapie intéressante. De multiples études récentes ont mis en exergue un effet antidépresseur spectaculaire. Une deuxième piste est également à l’étude. Les chercheurs testent l'effet de molécules capables d'empêcher les mastocytes de relarguer leurs molécules inflammatoires, à l’origine du détournement du métabolisme du tryptophane. Le phénomène déclencherait un détournement de la synthèse de sérotonine... "Mais dans un premier temps, nous allons déterminer si les dépressifs réfractaires aux antidépresseurs actuels ont des signes cliniques traduisant une sur activation des mastocytes même en dehors des mastocytoses", concluent les Professeurs Raphaël Gaillard et Olivier Hermine. FG

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Fab 4306 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines