depuis 3 jours on n’a quasiment pas eu d’électricité. trop de pluie ou pas assez, visite d’une délégation de l’union africaine, départ de cette délégation, vol de cable, explosion du générateur, manque de devises, sécheresse, il y a toujours quelque chose qui explique sinon excuse la défaillance en fourniture d’électricité, que celle-ci soit due à une panne (anormale) ou à un délestage (normal).
on a du mal, quand on vit dans un
pays développé, à s’imaginer quel impact le manque d’électricité peut avoir sur
notre vie, ni à quel point ça peut nous rendre irritable, tellement le fait d’appuyer
sur un interrupteur est un geste naturel et productif.
je passe sur le fait que toute l’année ici,il fait nuit à 18 heures et que donc sans électricité, lorsqu’on rentre du travail, ou le we, on ne peut plus lire, jouer aux cartes, coudre, bricoler (les bougies c'est moyen)
frigo, micro-ondes, bouilloire,
chauffe-eau, climatisation, ordi, téléphones, chaîne, radio, piano, tout
nécessite du courant pour fonctionner. et nous on se passe difficilement de
tout ça. je déteste prendre une douche froide, on n’utilise plus les casseroles pour chauffer l’eau et on n'a plus l’habitude d’aller chaque jour faire des courses.
en temps normal déjà c'est compliqué. les légumes ont voyagé à vélo
depuis l’intérieur du pays ont déjà eu leur coup de chaud quand ils arrivent
dans le magasin. en deux jours ils sont plus que fatigués,
et les garder 3 jours relève de l’exploit. la viande est souvent congelée
(respect de la chaîne du froid ? quelle chaîne ??? quel froid ???). mieux vaut
acheter frais. mais comme le congélateur peut tout à coup s’arrêter de
congeler, et le frigo de refroidir, il faut consommer rapidement. bref notre
façon de vivre doit être revue et cela demande des efforts quotidiens.
ce matin, le lait et le yaourt
était tournés, les quartiers d’orange étaient gazeux… on a jeté les œufs et les
courgettes. au bout d’un moment ça joue sur l’humeur, c’est évident.
et y a comme de l'électricité dans l'air.
