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Être maman jeune : c’est cool. Partie II : la décision qui change tout.

Publié le 01 mars 2016 par Lamallette @Lamallette1

Par Florence-Elyse Ouellette

Le soir où j’ai réalisé que je n’étais plus seule dans mon jeune corps de 16 ans, j’ai senti la vie pour la première fois. On naît avec des besoins lesquels, pour la plupart, sont satisfaits par nos parents qui s’assurent que nous ne manquons de rien. Qu’ils soient petits ou grands, si le besoin demeure, on a vite appris à se faire comprendre. Mais pour la première fois ce soir là, j’ai senti qu’il existait des choses plus grandes que moi et du coup, j’ai imaginé un chemin qui se traçait devant moi. Peu importe si j’allais marcher dessus sur toute sa route, ou faire le choix de l’arrêter, je l’ai imaginé. Ça, c’est ce qu’il reste de ma mémoire de cette soirée là, combiné à un recul de près de 24 ans.

J’étais étendue sur mon lit 39 pouces, chez ma mère. Les mains sur le ventre encore plat, mais qui prenait tant de place dans toute ma vie déjà, dans ce décor de chambre d’étudiante de secondaire 4. Sur mon pupitre, trainait encore ma lettre d’admission pour le cegep. C’était au printemps 1992.

Toute la soirée j’ai pleuré, seule à la maison. Seule mais pas seule, dans le noir. Et j’ignorais pourquoi je pleurais. Avec le temps, en y repensant bien, je pleurais parce que pour la toute première fois de ma vie, je sentais que je ne pouvais demander l’aide de personne. Je ne pouvais recourir à mes parents ou quiconque pour demander de faire les choses pour moi. J’étais sidérée. Déchirée.

Qu’adviendra-t-il de mes études en techniques juridiques ? Qu’adviendra-t-il de mon rêve de devenir avocate ? Qu’arrivera-t-il avec ma vie, et mon futur ? À quoi ressemblera ma vie ?

Pis il y avait mes mains qui, en l’espace d’une soirée, s’étaient soudées à mon ventre, remplie de chaleur et d’amour. Déjà.


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