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Elina Dumont : une pétition l’ouverture 24h/24h des sanisettes

Publié le 01 mars 2016 par Asse @ass69014555

Elina Dumont : une pétition l’ouverture 24h/24h des sanisettesElina Dumont - aujourd'hui écrivain, comédienne et bénévole des resto du cœur - a longtemps été sdf. Elle appelle aujourd'hui à signer une pétition pour obtenir l'ouverture 24h/24h des toilettes publiques. " Je trouve déplorable qu'en 2016, sous un gouvernement dit de gauche, de nombreux S.D.F au nom d'un besoin vital se retrouvent obliger de déféquer dans les rues impudiquement puis rejetés par les inclus ignorants de la problématique d'être sans une belle lunette de toilette pour lire confortablement installés... "

En outre, si depuis 2010, l'accès à l'eau et à l'assainissement est reconnu par les Nations Unies comme un droit humain fondamental, les fontaines d'eau potable installées au dos de ces sanisettes sont elles aussi fermées la nuit, empêchant les sans-abris de s'abreuver ! Une inégalité de plus pour ceux qui sont en 2016 délaissés par l'Etat.

" E nfant de l'abandon, adolescente fugueuse, femme de la rue. J'en ai bavé, pourtant je m'en sors, et je n'en reviens pas. Je raconte ma longue nuit. J'ai parlé, souri, dragué, emballé, couché : juste pour trouver un lit. J'étais dehors. Il fallait bien que je trouve un chez moi. [...] J'ai des dents blanches, un sourire engageant, je n'ai pas l'air d'une fille de la rue, d'une " SDF " comme on dit. Ma mère était un danger pour ses enfants. Elle buvait, elle était psychiatrique. J'ai été placée, tôt, chez la mère Trognon, au milieu des vaches, des prés et des forêts. La mère Trognon accueillait des enfants de la DDASS comme moi. Dans le village, des gens ont abusé de moi. Je ne savais pas, personne ne m'a rien dit, je croyais que c'était normal. À 15 ans, j'ai grimpé le mur et j'ai fui, direction Paris.

J'ai atterri dans un foyer. Monsieur Jacky m'a lancé comme stripteaseuse en me faisant croire que j'allais percer comme danseuse. Dans la rue, c'est sans limites. J'ai eu le nez dans la coke, j'ai bu, je me suis évanouie pour que les pompiers me ramassent. Dormir au chaud, à l'hôpital, [...] c'est le luxe des gens de peu. Mes amis de la rue m'en ont beaucoup appris : " Neuneuil ", " Darty " " Zonzon ", " la Fiole ". [...] Je ne les laisse pas tomber, c'est un peu ma famille. Dehors, tu n'as que trois verbes à ta guise : manger, te réchauffer, dormir. Aujourd'hui, je me suis reconstruite. J'ai aussi rencontré des gens qui ont cru en moi, j'ai gagné en confiance, suivi une thérapie. Je suis devenue comédienne. Une fille qui se sort de la rue, qui raconte ce qu'elle y a vécu. "


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