Je n'avais pas pris l'existentialisme au sérieux. Je pensais qu'il était une mode née à la Libération. Les intellos réglaient leurs comptes avec le passé. Ils étaient coupés de la réalité. Elle était, à l'opposé de leur opinion, rayonnante. Et la grisaille actuelle la fait briller encore plus.
J'ai changé d'avis. Ce que dit l'existentialisme, c'est un constat d'échec. Deux mille cinq cents ans pour rien. Le rêve de Platon a foiré. Mais aussi celui des Lumières, ce que l'on a appelé "le progrès" : à mesure que la "raison" gagnerait le monde, le bonheur s'étendrait.
La philosophie était convaincue qu'elle pourrait découvrir la "vérité" grâce à la raison. Or, l'existentialisme constate que croire qu'une affirmation est vraie absolument conduit à en déduire un système contre nature. Amusant ?, la volonté de libération de l'homme des Lumière donne le totalitarisme.
Leçon. La raison est un outil, pas plus. Un outil puissant et dangereux. Comme l'énergie nucléaire. Il faut apprendre à le maîtriser. Mais comment ?
Il faut se méfier des affirmations. "Cogito ergo sum", "je me révolte donc nous sommes", les affirmations de ce blog : danger ? Surtout, le problème qu'il nous pose est que nous "sommes raison". Autrement dit nous avons en nous quelque-chose qui veut nous guider, mais qui n'a pas forcément notre intérêt en tête. Compliqué.