American Crime // Saison 2. Episode 9. Episode Nine.
Après le brillant épisode précédent, je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre cette semaine. Mais ce qui reste intéressant avec cette série c’est la façon dont elle faire évoluer son monde et ses personnages. Tout est fait de façon assez calme. La série prend son temps en somme et ce n’est pas plus mal, surtout pour permettre de poser les bonnes questions avec les bonnes réponses derrière. Après ce qui s’est passé avec Taylor, la série se devait bien de faire évoluer les choses dans une direction différente. L’histoire continue de développer ses questions, sans pour autant donner toutes les réponses non plus. Cet épisode est l’occasion pour Chris d’être mis sur le devant de la scène alors qu’il doit choisir entre défendre ses actions ou bien faire amende publique dans le but de garder son boulot. La série continue d’explorer d’autres thématiques que celle du viol ou encore de la sexualité. John Ridley a énormément discuté la question de la race l’an dernier et je pense que cette question continue de proliférer dans American Crime. Notamment dans cet épisode. Mais c’est une bonne chose, cela permet d’aller dans de nouvelles directions afin de ne pas laisser la saison mourir à petit feu. Après tout, il ne reste qu’un seul épisode après celui-ci, il faut bien que American Crime continue et se conclue de façon intelligente.
Et c’est là où le bas blesse justement car si le prochain épisode est le dernier de la saison, celui-ci n’est pas la meilleure introduction à la fin. Il nous donne l’impression qu’il y a toute une saison 2 derrière qui va nous raconter la suite des aventures de chacun des personnages. American Crime gère donc énormément les conséquences de tout ce qui s’est passé jusqu’à présent, tant du point de vue du viol, mais également du racisme (l’histoire du « N-word », déjà traitée aussi dans American Crime Story cette semaine). Chris n’est pas racisme mais entendre le « N-word » a assombri son jugement et lui a donné envie de passer à l’action. La saison a beaucoup parlé de la façon dont l’école est financée et le côté troublant qu’il y a derrière tout ça. Après tout, ce n’est pas très net ce qui se passe dans les petits papiers des écoles américaines et John Ridley a été mettre son nez là dedans. Il aurait pu creuser un peu plus le sujet et créer une vraie controverse mais dommage, cela est resté encore trop en surface à mon goût. L’épisode reste en tout cas assez agréable dans son ensemble. Notamment du point de vue d’Eric. J’aime beaucoup l’émotion qui se dégage de toute cette partie de l’épisode. La façon dont American Crime traite de l’homosexualité au sein d’une famille américaine avec des valeurs très conventionnelles est une occasion de rappeler que l’homosexualité n’est pas encore si bien accepté que ça.
Je serais déçu si American Crime n’était pas renouvelée pour une saison 3 car je suis persuadé qu’il y a encore énormément de thématiques à explorer et que John Ridley n’a fait qu’effleurer pour le moment. Sa façon de montrer la diversité culturelle, sexuelle, etc. de ce monde est l’une des plus belles choses. Ses histoires ne sont pas les plus joyeuses mais il veut montrer aussi la cruauté de ce monde face aux différences. American Crime reste l’un des plus beaux messages de tolérance qu’il soit et j’espère voir la série poursuivre ses aventures rapidement.
Note : 6.5/10. En bref, si l’épisode n’est pas une bonne introduction à un season finale, l’ensemble reste suffisamment fort et parfois touchant.