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ASPIRINE: Peut-il vraiment réduire le risque de cancer ? – JAMA Oncology

Publié le 05 mars 2016 par Santelog @santelog

ASPIRINE: Peut-il vraiment réduire le risque de cancer ? – JAMA OncologyL’aspirine est un médicament qui peut entraîner des effets secondaires sévères, cependant l’aspirine est l’objet d’un long débat sur son caractère protecteur contre le cancer et sa récidive. Cette nouvelle étude menée sur plus de 130.000 participants confirme cet effet : en prendre 2 fois ou plus par semaine s’avère ici associé à une réduction de 3% du risque de cancer avec une réduction toute particulière, de 19%, du risque de cancer de l’intestin. De nouvelles données, présentées dans le Jama Oncology, qui n’engagent néanmoins pas à prendre de l’aspirine quotidiennement, sans raison particulière et …sans prescription.

ASPIRINE: Peut-il vraiment réduire le risque de cancer ? – JAMA Oncology
S’il faut rappeler les effets secondaires possibles de l’aspirine, tels que les ulcères et les saignements de l’estomac, de très nombreuses études ont déjà documenté son caractère protecteur en prophylaxie sur le risque de cancer. Une récente étude internationale publiée dans les Annals of Oncology a confirmé ce bénéfice et précisé la réduction du risque. L’aspirine a également démontré ses bénéfices sur la survie, après diagnostic de cancer de la prostate et de cancer du côlon, et plus globalement sur la réduction de 20 à 30% du risque de décès selon les cancers. Un résumé d’études, présenté au dernier European Cancer Congress a confirmé la preuve de ses effets anticancéreux, en estimant que les participants ayant pris de l’aspirine même après leur diagnostic ont un risque de décès divisé par 2 à 5 ans de cancer gastro-intestinal. Cette nouvelle étude apporte encore à la preuve, plus spécifiquement en prévention du risque de cancer de l’intestin.

Les chercheurs de la School of Public Health, de la Harvard Medical School et du Brigham and Women’s Hospital ont mené cette étude sur les données de 135.965 professionnels de santé, évalués tous les 2 ans environ et suivis durant 32 ans, participant à 2 grandes cohortes, la Nurses’ Health Study (NHS) et la Health Professionals Follow-up Study (HPFS). L’analyse confirme ainsi que la prise d’aspirine, régulière et sur le long terme est associée à une réduction faible mais significative (3%) du risque de cancer (voir tableau ci-contre). Pour la protection contre le cancer de l’intestin, l’analyse estime qu’une dose de 0,5 à 1,5 comprimés ou 325 mg par semaine soit l’équivalent d’une aspirine par jour à faible dose, pendant plus de 5 ans apporte cet effet prophylactique.

Précisément,

·   la période de suivi totale était de 32 ans.

·   Durant cette période de suivi, 20.414 cancers ont été recensés,

·   l’utilisation régulière de l’aspirine est associée à un risque réduit de 3% de tous les cancers (RR : 0,97), l’analyse par type de cancer montre une réduction significative du risque

   pour le cancer colorectal (RR 0,81),

   pour les cancers gastro-intestinaux (digestifs) (RR 0,85).

·   Aucun lien significatif n’a été identifié entre l’aspirine et le risque de cancer de la gorge et de l’estomac, du pancréas, de la prostate, du sein, du poumon, …

·   Le bénéfice aujourd’hui démontré de l’aspirine pour le cancer du côlon s’avère dose-dépendant.

·   La prise d’aspirine nécessaire pour observer ces réductions de risque est d’au minimum 5 ans.

·   Enfin, les auteurs estiment que si tout le monde prenait régulièrement de l’aspirine, globalemnt, l’incidence des cancers, tous types confondus, serait réduite de 1,8%,

Øet, en particulier le nombre de cas de cancer de l’intestin de 10,8%.

Cette étude, on l’aura compris est en faveur de ce bénéfice anticancéreux de l’aspirine, mais avec certaines limites, ses effets indésirables, dans certaines conditions (dosage, durée) et dans la prévention de certains cancers seulement. Cependant, encore une fois, il ne s’agit pas d’une recommandation générale et hors prescription.

Source: JAMA Oncology March 3 2016 doi:10.1001/jamaoncol.2015.6396Population-wide impact of long-term use of aspirin and the risk for cancer

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