Hap and Leonard // Saison 1. Episodes 1 et 2. Savage Season (Pilot) / The Bottoms.
Sundance TV s’est spécialisée dans les séries de rednecks. Après The Red Road, elle lance maintenant Hap and Leonard, basée sur une série de livres et co-créée par Nick Damici (Cold in July, We Are What We Are) et Jim Mickle (Cold in July, We Are What we Are). Ces deux premiers épisodes servent d’introduction plutôt sympathique dans son ensemble, en grande partie grâce au casting. En effet, James Purefoy (Rome) et Michael K. Williams (The Wire) ont une vraie alchimie à l’écran qui en fait un duo hors du commun. Au milieu de tout ça il y a Christina Hendricks (Mad Men) qui vient de se trouver ici un nouveau rôle à la hauteur de son talent depuis l’arrêt de la série de AMC. Ces trois talents se retrouvent donc au centre d’une série qui mérite ces talents car elle les utilise de façon intelligente. Les dialogues sont travaillés, le scénario avance de façon intelligente et les personnages sont développés avec le temps au travers du premier épisode. Les deux créateurs adaptent pour la seconde fois de leur carrière des histoires de Joe R. Landsdale après Cold in July (2014). Je n’attendais rien de spécial de la part de cette série et pourtant, elle a su être parfois être ce qu’a été True Detective lors de sa première saison dans le registre de la campagne américaine.
Dans le Texas de la fin des années 80, Hap et Leonard, deux potes fauchés, acceptent une combine pour trouver un butin qui les rendra riches. Le plan ne va pas se dérouler comme prévu et les deux hommes devront faire face à des personnages plus excentriques les uns que les autres.
Mais ce qui fait aussi le succès d’Hap and Leonard c’est cette décontraction qui en fait une série avec un humour très particulier. C’est un humour que l’on n’a pas pour habitude de voir dans le monde des drames de criminels et c’est justement fun. Avec seulement six épisodes, cela va permettre de condenser le tout en peu de temps. D’ailleurs, à l’issue du second épisode Hap and Leonard ne perd pas trop de temps sur l’histoire de la saison et nous offre un premier élément. Rien que l’ouverture du pilote nous met tout de suite dans l’ambiance d’une série particulière. Il y a une bonne dose d’humour, de drame, un peu de pathos aussi, etc. Tout dans ces deux épisodes nous donne envie d’en voir toujours plus. Hap and Leonard est pile poil la comédie de potes que l’on n’attendait pas et qui s’est pointé face à nous, un peu comme The Good Guys avait été pour FOX il y a quelques années dans le registre des flics sans grand succès pour autant. Surtout que Hap and Leonard est de bien meilleure facture. Bien entendu, tout n’est pas aussi facile que l’on ne pourrait croire surtout qu’il y a des millions de dollars à la clé (enfin, c’est ce que Hap and Leonard sous entend pour le moment). Leonard et Hap ont une relation très complémentaire et pourtant, les deux n’ont pas du tout la même vision des choses.
A commencer par la tension sexuelle qu’il y a avec Trudy dans les parages. Cette dernière fait des ravages mine de rien et il faut dire que Christina Hendricks n’a pas perdu de sa superbe. On apprend alors à découvrir les sentiments qui animent chacun et surtout les éléments un peu plus mystérieux. Car si le but est de retrouver le butin, il n’y a pas que cela qui joue un rôle important dans l’histoire de la série. Hap and Leonard jongle entre la culture du lieu (afin de nous plonger dans les décors, dans la façon dont cette campagne américaine vit chaque jour, etc.). Sundance TV est la chaîne parfaite pour ce genre de série, comme on a déjà pu le voir dans The Red Road qui était déjà une belle façon de dépeindre une partie des Etats-Unis que l’on a pas la chance de voir dans tous les fictions. Ce qui est dommage car je trouve qu’il y a énormément d’originalité narrative à tirer de ce genre de décors. Ce trio central nous offre tout un tas de perspectives au fil des minutes qui passent et la seule chose dont on a envie à chaque fois c’est que cela ne s’arrête pas. Une fois arrivé au bout de ces deux épisodes, je me suis dit : où est la suite ? J’espère juste que la suite sera de bonne facture.
Note : 7.5/10. En bref, on a envie d’en voir plus.