Le Premier ministre, Manuel Valls I photo ©AFP
S'il ne compte pas céder face à la grogne sociale, Manuel Valls lâche du lest aux contestataires et joue la carte du dialogue. Le chef du gouvernement s’engage ainsi à des "améliorations" de la loi Travail sur "deux points" contestés, la création d’un plafond pour les indemnités prud’homales et l’extension du licenciement économique. "Concernant la barémisation pour les prud’hommes, disposition attendue par les chefs d’entreprise, des adaptations peuvent être possibles sans la remettre en cause. Nous allons en discuter".Les syndicats réformistes (CFDT, CFE-CGC, CFTC, Unsa) demandent le retrait de l’article sur le plafonnement de ces indemnités lors de licenciements abusifs. Le texte initial prévoit que les dommages et intérêts ne dépassent pas 15 mois de salaire, selon l’ancienneté, alors que la pratique est un mois de salaire par année d’ancienneté. Concernant le licenciement économique, le texte prévoit que les difficultés économiques de l’entreprise soient caractérisées (baisse du chiffre d’affaires, commandes, pertes d’exploitation). Les réformistes veulent que les juges puissent continuer à "apprécier la réalité des difficultés économiques". Avec ses promesses d’"améliorations", le Premier ministre fait un pas en direction des syndicats alors que la semaine s’annonce tendue pour le gouvernement, qui doit modifier le projet de loi tout en évitant de froisser le patronat.Manifestations ce mercrediDes manifestations et grèves sont prévues dès mercredi, à l’appel d’organisations de jeunesse et certains syndicats de salariés, dont FO et la CGT, contre une réforme "écrite par le Medef". Sept syndicats réclamant le retrait pur et simple du texte. Et La pression n’est pas que dans la rue : la pétition en ligne contre le projet a franchi vendredi le cap du million de signatures, deux semaines après son lancement. Une première. AF