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Sexisme en économie: les femmes cheffes d'entreprises témoignent

Publié le 08 mars 2016 par Podcastjournal @Podcast_Journal
Rédacteurs et stagiaires: cliquez sur cette barre pour vous connecter en back-office de la rédaction! En France, 45% de la population active est représentée par des femmes et 30% d'entre elles sont des créatrices et cheffes d'entreprises. Et pourtant selon les propos rapportés par l'Association Femmes Cheffes d'Entreprises FCE France, "les femmes ne sont pas disponibles, elles doivent garder les enfants!". De tout temps, le quotidien de ces dernières est perturbé de "phrases qui tuent" comme le stéréotype des "ménagères de plus de 50 ans, vous savez de quoi je parle, n'est-ce pas?" Ces mêmes propos qui pourraient influer sur le pauvre pourcentage de femmes (10 à 15%) détenant aujourd'hui des mandats économiques.

Le combat de FCE France, reconnue comme le premier Réseau d'Entrepreneuriat Féminin pour la prise de mandats auprès des acteurs institutionnels incontournables, mené depuis plus de 70 ans, est loin d'être terminé. Sur les 400 plus grands groupes français, 3% de femmes sont présidentes lorsque 34% d'entre elles sont présentes dans les conseils d'administration des entreprises du CAC 40, et seulement 17% dans les autres. Quant aux postes à haute responsabilité dans l'administration, 13% sont des femmes. Dans les Chambres du Commerce et de l'Industrie, 14% sont élues. Cependant, sur 152 chambres, 6 femmes uniquement sont présidentes.

1.943€ net par mois, c’est ce que gagne une femme à plein-temps, dans le privé ou dans une entreprise publique, selon une étude de l’INSEE, lorsqu’un homme gagne 2.399 euros. Soit toujours un écart de 456€, 19% pour les pessimistes et 2,5 points de moins en 10 ans pour les optimistes. D’un regard superficiel, une amélioration continue s'observe au fil des années. Mais, dès lors qu’il s’agit de prendre en compte les effets structurels, il apparaît indéniablement que les hommes se retrouvent majoritairement à des postes plus élevés. Et ce, exit le fait qu’une femme cadre est rémunérée en moyenne 19,8% de moins qu’un homme tandis que dans la classe ouvrière, l’écart est de 16,6%. D’après les estimations du graphique de l’INSEE, l’inégalité entre les hommes et les femmes s’accentue avec la hausse de salaire. Ainsi, dans la première catégorie (D1), la différence est de 100€ net, tandis que dans les 1% de salaires les plus élevés en France (C99), un écart de 3.200€ se creuse entre les deux. Soit, pour en revenir aux pourcentages: 34,58%.

Mais, "au-delà de cette inégalité salariale, il y a aussi le signe qui rejette, la parole qui exclut, le sourire qui infantilise, le dos qui se tourne ou le haussement des épaules dès lors qu'une femme, dans des lieux de pouvoir ou dans certains groupes à majorité masculine, s'exprime sur le sujet, car c'est un sous-sujet voire un non-sujet", constate Eva Escandon, Présidente de FCE France. "Vous vous sentez capable d'assumer cette tâche?" "Qu'en pense votre conjoint?" "Nous avons bien un homme mais ils veulent absolument une femme, alors nous te sollicitons." A ces interrogations avides de préjugés, une seule solution: devenir actrices de son propre destin et se positionner aux côtés des hommes comme leurs égales. Se positionner comme des victimes est inenvisageable. "Il est indispensable que les femmes prennent conscience du rôle qu'elles peuvent jouer au sein des instances économiques et qu'elles veillent à dépoussiérer la tête des représentations toxiques. Ces croyances les poussent bien trop souvent à se "surinvestir" pour compenser le manque de reconnaissance dont elles souffrent. Occuper la place, occuper l'espace, avoir confiance en soi, se frayer une place. Oser déranger, réseauter sans modération".

"Seules nous sommes invisibles, ensemble, nous sommes invincibles". C'est par cet adage que le Réseau Femmes Cheffes d'Entreprises, national et international de plus de 70 ans d'existence incite les femmes à une prise de conscience. Sa mission principale étant de développer la représentation économique de ces dernières et ce, depuis sa création en 1945. L'objectif poursuivit étant 30% minimum de mandats féminins dans les institutions économiques.

Et alors que les élections à la Chambre de Commerce et d'industrie auront lieu fin 2016, avec un enjeu stratégique de parité de tout premier plan, Eva Escandon commente: "La parité: c'est un faux problème; chez les jeunes ce n'est plus un sujet mais attention, l'enjeu se situe bien dans la prise de responsabilité et dans les places de pouvoirs encore largement détenues par les hommes".

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