L'hyperlapse est du speed timelapse, du ralenti accéléré, un oxymoron visuel dépassant la vitesse de la persistance rétinienne. On fait du surplace mais à toute vitesse comme la tortue de Zénon d'Elée. Il n'en reste rien mais ce n'est pas le but. Que reste-t-il de ce qu'on fait en général d'ailleurs ; on peut se poser la question. La question de notre vie en hyperlapse avec ses coups d'accélérateur on se demande pourquoi et ses ralentissements névrotiques, ses grossissements irraisonnés de petits riens. On visite une ville comme ça, par soubresauts. Une heure au Louvre, dix minutes dans un bus et puis Le Grand Palais, une heure encore et un temps infini dans un restau grouillant à Madeleine. La vie mode d'emploi, on l'a perdu hein...valait sans doute mieux. On se perd dans ses entrelacs en mode fractal sans jamais se retrouver, c'est pour ça qu'on fait des photos, on ne sait jamais, on les regardera peut-être un jour. En attendant, on les partage pour étourdir les autres de ce qu'on fait semblant de vivre.
Elle m'a rappelé quelque chose, cette vidéo. En fait, celle-ci qui date de 2013.