SOCIÉTÉ > La Journée de la femme ? "C'est reconnaître publiquement son infériorité sociale"

Pour sa 106e édition, la journée de la femme continue de faire débat. Pour les uns, elle est nécessaire, pour les autres, inutile voire rétrograde.

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La journée internationale de la femme offre la possibilité, une fois l'an, de remettre les pendules à l’heure sur la condition féminine. Disparités salariales, violences conjugales ou/et au travail, attitude machiste... Cette journée sert-elle vraiment à améliorer la situation des femmes ? La question divise toujours.

En ligne de mire des opposants à la journée de la femme : l'hypocrisie de cette initiative. Françoise estime que "consacrer une journée à la femme c'est reconnaître publiquement son infériorité sociale. (...) A la base, c'est supposé mettre en avant les femmes, ses atouts, et leur rôle dans la société, mais au final c'est reconnaître que les 364 jours restant sont consacrés à l'autre sexe. Et ça c'est diviser... C’est une connerie". Évoquer spécifiquement la condition féminine ? Le principe irrite aussi Assia. Le 8 mars l'agace "parce que ça va avec la journée du cancer, de la leucémie et autres trucs affreux. Et puis, je n’aime pas entendre toute la journée pourquoi les autres n'aiment pas cette journée. C’est hypocrite. Pour Solène, c'est aussi une occasion de stigmatiser la gent féminine, notamment lorsque "les grands quotidiens nationaux n'ont rien de mieux à me proposer aujourd'hui". Pas question de se sentir solidaire d'un mouvement "qui ressemble à une journée consacrée par les hommes pour se donner bonne conscience en accordant une petite pensée à une minorité (qui n'en n'est pas une du tout)". D'autant que "ça ne règle en rien les problèmes de violence faites aux femmes et ça ne fait absolument pas avancer les débats concernant l'égalité des salaires, les congés parentaux..." "Toutes les 'journées de' m'agacent, renchérit Jade. A quel sein se vouer ?", ironise-t-elle.  

Plus partagées
Inès est plus partagée sur la question. Si elle déplore le côté "St Valentin" du 8 mars, elle ne néglige pas son côté "historique" : "Cette journée rappelle qu'avant les femmes ne pouvaient pas voter, qu'il n'y avait pas d'égalité entre hommes et femmes". "Je trouve nécessaire d'avoir chaque année un jour pour faire le bilan des disparités entre les deux sexes", affirme Emma. Ça me sert à prendre conscience du chemin qui reste à parcourir... et aussi de ma chance de vivre avec un homme qui prend du plaisir à s'occuper de nos jumeaux." Pour Pauline, la journée de la femme "médiatise une cause importante qui, sinon, pourrait être jetée aux oubliettes". "Le jour où il n'y aura plus une femme battue qui meurt tous les deux jours en France, on pourra arrêter d'organiser cet événement !" JB-M