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Décès d'un grand chef d'orchestre

Publié le 09 mars 2016 par Podcastjournal @Podcast_Journal
Rédacteurs et stagiaires: cliquez sur cette barre pour vous connecter en back-office de la rédaction! Nikolaus Harnoncourt vient de mourir à l'âge de 86 ans, le 5 mars 2016, à Sankt Georgen im Attergau, en Autriche.

"Il a rendu son dernier souffle paisiblement dans le cercle familial", a révélé son épouse. La dernière fois qu'on l'avait vu diriger un orchestre, c'était à Amsterdam, le 25 octobre 2013, à la tête de l'Orchestre royal du Concertgebouw. Deux ans plus tard, le 5 décembre dernier, il annonçait sa retraite pour raisons de santé. "Mon état physique me contraint d'annuler tous mes engagements futurs", écrivait-il dans une lettre manuscrite adressée la veille de son 86e anniversaire à son "Liebes Publikum", son cher public de la Musikverein de Vienne. Lequel n'aurait jamais osé penser que trois mois plus tard, il le quitterait définitivement. Il était né Johann Nikolaus Graf von La Fontaine und Harnoncourt-Unverzagt, apparenté aux Habsbourg, à Berlin, le 6 décembre 1929. A Graz où il passa sa jeunesse, il apprenait le violoncelle plutôt en amateur et en 1947, entendant à la radio un mouvement de la Septième Symphonie de Beethoven, il décide soudainement que de la musique il allait faire son métier. En 1953, alors qu'il est musicien à l'orchestre symphonique de Vienne, Nikolaus fonde avec Alice qu'il venait d'épouser, et des amis l'ensemble Concentus Musicus Wien. Alice en est le premier violon. Le nom de Nikolaus Harnoncourt restera à jamais lié à cet ensemble, même s'il a dirigé d'autres ensembles prestigieux tels l'orchestre philharmonique de Vienne, l'orchestre de chambre d'Europe ou le Concertgebouw d'Amsterdam. Le Concentus Musicus se spécialise bientôt dans la musique ancienne et propose de nouvelles lectures sur des instruments d'époque. Nikolaus Harnoncourt devient ainsi l'un des principaux acteurs du renouveau baroque, et c'est même sous cet angle qu'il abordera les œuvres classiques et romantiques. Tout cela a demandé beaucoup de travail, il a fallu trouver les instruments ou les faire refaire, rechercher les traités et aussi affronter un public et des critiques qui n'étaient pas toujours préparés et pour lesquels c'était un véritable bouleversement. Mais le succès a été au rendez-vous et ne s'est jamais démenti. Si l'on n'a pas eu le bonheur d'assister à un concert dirigé par Nikolaus Harnoncourt, on pourra écouter la "Passion selon Saint Matthieu" et la "Passion selon Saint Jean" de Bach avec le Concentus musicus Wien, l'intégrale des symphonies de Beethoven avec l'orchestre de chambre d'Europe ou un Requiem allemand de Brahms avec l'orchestre philharmonique de Vienne.

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