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De plus en plus de grossesses tardives et ultra tardives

Publié le 09 mars 2016 par Antoinemoulin @medecinsurinter

C’est un fait incontestable : les grossesses tardives et même ultra tardives sont en augmentation constante dans le monde, et l’Hexagone ne fait pas exception à cette tendance. En 20 ans, le nombre de mères âgées de plus de 40 ans a ainsi pratiquement quadruplé en France, et presque triplé pour les mères âgées de plus de 50 ans. En 2014, d’après les chiffres officiels, il y a ainsi eu 98 naissances de mères de 50 ans et plus en France, 8 500 aux Etats-Unis (mère âgées de plus de 45 ans).

Grossesses à un âge biologiquement avancé

Les grossesses tardives et ultra tardives sont de plus en plus nombreuses en Europe et dans le monde. Les progrès techniques de la procréation médicalement assistée y sont certainement pour quelque chose : dons d’ovocytes et fécondation in vitro augmentent en effet considérablement les possibilités de tomber enceinte après 45 ans et plus. Ces techniques médicales sont autorisées en Espagne, Belgique ou encore en Grèce jusqu’à 50 ans.

Certaines femmes françaises n’hésitent donc plus à traverser les frontières pour suivre ces interventions à l’étranger. Elles reviennent ensuite accoucher dans des maternités françaises qui doivent alors assumer tous les risques qu’impliquent de telles grossesses déplore Joëlle Belaïsch-Allart, gynécologue à l’hôpital des quatre villes, à Sèvres (Hauts-de-Seine) spécialiste en la matière. Et les risques ? Ils sont bien réels. Pour la docteur il s’agit même d’une folie.

Les risques des grossesses tardives

Accoucher n’est jamais un acte anodin, mais quand on a 40 voire 50 ans et plus, donner la vie devient dangereux pour la mère mais également pour le bébé. Plus l’âge augmente après 40 ans, plus les risques d’hypertension, de diabète gestationnel, de fausse couche, d’éclampsie, de placenta praevia augmentent également. La nécessité d’une délivrance par césarienne, intervention chirurgicale qui comme toute intervention comporte sont lot de risques, aussi.

Les risques ne sont bien évidemment pas les mêmes à 40 ans ou à 50 ans. Dans le premier cas, ils sont assez faibles et peuvent être maitrisés relativement aisément, à 50 ans « ce n’est pas le même son de cloche » : si on compare les femmes âgées entre 20 et 29 ans à celles âgées de plus de 50 ans, le risque d’un accouchement prématuré voire très prématuré est trois fois plus important et le taux de mortalité fœtal est également doublé. Pour l’enfant, si le risque chromosomique est généralement écarté grâce au don d’ovocytes, la probabilité de naître prématurément, en sous poids et avec une taille inférieure à la normale est également multiplié par trois.

Des interrogations se lèvent également sur l’avenir social et psychologique pour ses enfants nés de mères âgées. A cause du manque de recul les études sur le sujet font encore défaut. On sait par contre que les enfants nés de pères âgés de plus de 60 ans seraient plus sujets à certaines pathologies comme l’autisme et la schizophrénie.

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