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Critique Ciné : Room (2016)

Publié le 09 mars 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

Room // De Lenny Abrahamson. Avec Brie Larson et Jacob Tremblay.


Room est l’adaptation du best-seller d’Emma Donoghue (et qui a elle-même signé le scénario de ce long métrage). Elle a écrit ce roman après avoir entendu parlé de l’histoire de Felix dans l’affaire Fritzl. Tout le monde a connu l’histoire et je trouve que Room retranscrit plutôt bien l’horreur de ce genre d’histoire. Le film permet de faire un constat, le fait qu’il y a des gens vraiment fou dans ce monde, qui sont capables des pires choses. Accessoirement, le film s’inspire aussi de l’histoire de Natascha Kampusch, qui a été séquestrée pendant près de huit années. C’est à Lenny Abrahamson qu’a été laissé le soin de mettre en scène ce drame particulièrement fort. Le réalisateur du très médiocre Frank mais du très bon What Richard Did trouve ici un ton qui colle en toute retenue à ce que le film cherche à nous raconter. Alors que Brie Larson a reçu l’Oscar de la meilleure actrice lors de la dernière cérémonie pour son rôle dans ce film, je me demande si Shailene Woodley (Divergente) qui était présente pour le rôle de Ma, aurait elle aussi eu son Oscar. Mais Brie Larson, qui a déjà brillé dans States of Grace, démontre encore une fois ici toute l’étendue de son talent.

Jack, 5 ans, vit seul avec sa mère, Ma. Elle lui apprend à jouer, à rire et à comprendre le monde qui l’entoure. Un monde qui commence et s’arrête aux murs de leur chambre, où ils sont retenus prisonniers, le seul endroit que Jack ait jamais connu. L’amour de Ma pour Jack la pousse à tout risquer pour offrir à son fils une chance de s’échapper et de découvrir l’extérieur, une aventure à laquelle il n’était pas préparé.

Il y a une vraie force dans ce film mine de rien que d’avoir réussi à faire fonctionner près d’une heure de temps dans une pièce aussi grande qu’une cabane de jardin. Et le tout avec deux acteurs : Brie Larson et Jacob Tremblay. Le lieu, si confiné, nous offre une vraie complicité qui s’est créée. L’association des deux fait des étincelles mais le regard de Lenny Abrahamson permet à se mettre en retrait, toute en retenue. Du coup, Room gagne en crédibilité dans ce qu’il cherche à nous raconter. Aidé par un casting qui sait être réaliste alors le résultat est là. Le sujet n’était pas facile, surtout car il ne fallait pas tomber dans le pathos ou dans le mélodrame qui en fait des caisses. Chaque personnage est respecté et chaque histoire racontée a un impact fort. Le film se divise donc en deux parties. La première est la plus réussie. Ce huis clos dans la fameuse « room » est prenant. On est pendu aux faces à faces entre une mère et son fils, tentant de faire comprendre à son enfant ce qui se passe dans ce monde terrible. La seconde partie est légèrement différente, centrée sur les conséquences de ce qui s’est passé après la libération de la mère et son fils.

Room n’était pas un film facile à porter mais je reconnais tout de même que Lenny Abrahamson est un réalisateur qui a la maîtrise des espaces qu’il utilise. Que cela soit à l’intérieur de la « room » ou bien même à l’extérieur. A l’extérieur il utilise les murs et le ciel comme deux façons de confronter ce qui se passe dans le monde de nos personnages. Il y a aussi la séquence de l’évasion qui est juste magnifique. Je ne m’attendais pas à mieux. Room s’avère donc être un film agréable, qui fonctionne surtout grâce à sa première partie. C’est elle qui donne le vrai intérêt au film. La seconde partie n’est pas bâclée mais elle ne peut jouer autant des espaces clos et de la relation entre la mère et son fils. Du coup, en gérant les conséquences Room fait des tas d’autres choses (l’interview qui n’est pas sans rappeler l’histoire de Natascha Kampusch par exemple). Lenny Abrahamson, connu pour avoir mis en scène What Richard Did, continue d’’explorer la nature humaine sous ses formes les plus sauvages et peut-être les plus psychologiquement folles.

Note : 6/10. En bref, un film qui vaut surtout pour la prestation sans faille de Brie Larson et Jacob Tremblay.


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