Autres articles
-
En février, les taux des crédits immobiliers fléchissent
-
Un environnement agité mais aux risques bien identifiés
-
La loi Macron et l'épargne salariale
-
La Fed devrait annoncer une remontée de ses taux en décembre
-
Mario Draghi fait jubiler les marchés
Dans ce contexte, une action de la BCE paraît souhaitable et nécessaire – en ligne avec les promesses de M. Draghi –, avec pour seul but la relance du crédit. La banque centrale devra pour ce faire accepter dans son bilan des actifs risqués (obligations d’entreprises, voire de sociétés financières). Pour améliorer la rentabilité des nouveaux prêts et accélérer leur progression, elle pourrait audacieusement mettre en place un système qui, avec l’aide des gouvernements ou de l’Europe, offre des garanties sur les crédits ou permet d’en compenser partiellement le risque éventuel. Cette annonce serait une vraie bonne surprise pour les marchés financiers, quel que soit le timing d’implémentation (dès mars ou ultérieurement). La BCE peut gagner du temps en mars – au risque de se noyer dans les détails d’une longue liste de mesures ponctuelles: baisse des taux sur les réserves et aménagement de leur seuil de déclenchement, extension des durées et des montants des TLTRO, abaissement du seuil d’acceptation des qualités de crédit et du niveau de rendement minimum, modification de la part maximale de la BCE dans les émissions obligataires, et achats mensuels qui s’écarteraient de la règle basée sur la composition du capital de la banque centrale.
Or, toutes ces mesures, certes utiles et efficaces à moyen terme, ne marquent pas de rupture nette par rapport à la stratégie en place depuis 2011. Pour doper l’inflation, il faudrait – n’en déplaise à l’Allemagne – plus de relance budgétaire et davantage de coordination entre les banques centrales. En attendant, la BCE est contrainte de prendre, seule, des initiatives.
A propos de l'auteur : Patrice Gautry est chef économiste de l’UBP.