Autres articles
-
Les bannières mobiles mal perçues par les Français
-
Big Data : les silos sont enfin unifiés
-
Recul du climat des affaires
-
Comment améliorer sa gestion des heures supplémentaires ?
-
Loi ANI et contrat responsable : comment faire le bon choix ?
Selon Mercer, les risques sont encore plus prononcés lorsque l’horizon géographique des intervenants va au-delà de leur marché national ; perspective qui apparaît de plus en plus probable puisque 50 % des responsables interrogés déclarent avoir récemment piloté des opérations transfrontalières, et 24 % estiment avoir plus de chances de participer à une transaction impliquant plusieurs pays qu’au mois de janvier 2014. Enjeux législatifs et réglementaires, différences de culture et de modes opérationnels, manque de compétences de l’encadrement : tous ces facteurs de risque s’accentuent substantiellement dès lors que les transactions envisagées dépassent les limites du marché national. « Acquéreurs et vendeurs nous disent tous qu’ils ont besoin de données détaillées, d’éclairages poussés et de conseils pratiques pour maximiser la valeur de la transaction et réduire les risques liés au facteur humain.Le but de nos recherches, c’est justement de faire en sorte que les dirigeants d’entreprise, de la fonction RH ou non, prennent des décisions plus avisées en matière de gestion des ressources humaines et de rémunération dans la conjoncture difficile que nous connaissons actuellement au niveau mondial pour ces opérations », précise Jean-Luc Durrieu, Leader M&A France et Europe du Sud chez Mercer.
Si les organisations peuvent largement tirer parti de plusieurs activités clés rattachées à la gestion du personnel, le marché du M&A fait face aujourd’hui à peu de cibles disponibles et donc à des prix élevés ; un contexte particulier auquel vendeurs comme acquéreurs doivent être attentifs s’ils veulent mener une opération réussie. Pour les acquéreurs, il convient surtout d’être attentif aux points suivants :
- Évaluer les capacités de l’équipe dirigeante en exploitant les profils de compétence de l’entreprise et les revues de performance individuelles afin d’apprécier la qualité des leaders, leur capacité à mener à bien une stratégie, encadrer du personnel, conduire un changement de culture et atteindre les résultats opérationnels.
- Développer des stratégies de rétention efficaces en segmentant les personnes clés
au-delà de l’équipe dirigeante pour s’assurer le maintien en poste et la motivation des contributeurs – si besoin par des primes – ou, a contrario, faciliter le départ volontaire d’autres salariés en doublon ou désengagés. - Mettre en place une culture, une communication et un plan de gestion du changement clairs et précis en déterminant le rythme et l’ampleur des transformations à entreprendre et en communiquant fréquemment et en toute transparence.
- Faire l’audit de la fonction RH, des services proposés et des besoins des clients internes en vérifiant que les conditions sont réunies pour garantir la rémunération des salariés et leurs avantages sociaux, tout en donnant à la fonction RH les moyens de faire progresser les résultats opérationnels.
- Adopter une vision d’entreprise globale pour gérer efficacement les avantages sociauxen évitant les coûts inutiles et en maîtrisant le risque de conformité locale par la mise en place d’une stratégie complète incluant des règles de gouvernance.
- Comprendre les ressorts de la compétitivité des rémunérations sur chaque marché et mettre à profit les programmes d’avantages sociaux existants pour attirer et retenir les talents recherchés (sont inclus ici le salaire de base, les rémunérations variables et la protection sociale comparés à la moyenne du marché, l’équité interne, les critères de performance et les avantages en nature).
Les vendeurs doivent eux :
Identifier les talents critiques pour la cession et envisager l’élaboration d’un plan de rétention en ciblant les salariés ayant des relations avec les grands comptes ou en charge des principales activités.
- Faire appel à des consultants (y compris du coté vendeur) et à des experts en scission(le choix d’une due diligence rigoureuse côté vente contribue à faire augmenter le prix d’achat et à accélérer la cession).
- Envisager la signature d’un contrat de services adapté (« TSA » en anglais), à un prix convenable (ces conventions ont pour avantage d’atténuer le risque opérationnel, de couvrir les coûts du vendeur et donc de favoriser une sortie ordonnée).
- Élaborer un plan de gestion des talents et du personnel clair et précis en établissant et en communiquant l’organisation potentielle de l’entité appelée à être cédée et en déterminant quels salariés vont conserver leur poste chez le vendeur et lesquels vont rejoindre la nouvelle organisation.