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Critiques Séries : Underground. Saison 1. Pilot.

Publié le 11 mars 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

Underground // Saison 1. Episode 1. Pilot.


Il y a deux ans, les Oscars récompensaient 12 Years a Slave de l’Oscar du meilleur film, influençant par la suite tout un tas de fictions sur la traite des esclaves aux Etats-Unis. Il y a eu The Book of Negroes (BET) entre autre et maintenant il y a Underground, la toute nouvelle série de WGN America. Cette chaine s’est peu à peu fait un nom dans le monde des séries de qualité avec Manhattan (malheureusement annulée après 2 saisons) mais aussi des séries différentes (Salem) et variées (Outsiders). Elle proposant ici une sorte de thriller sur fond de leçon d’Histoire, Underground est une belle proposition. Joe Pokaski (Heroes, CSI) et Misha Green (Helix, Spartacus) ont bien compris ce dont on avait besoin afin de cerner rapidement l’univers de cette série et plus encore. Il n’y a donc pas de temps perdu dans ce premier épisode qui charge tout de suite le scénario de séquences mémorables sur la condition de l’époque dans les champs de coton. Si l’on a vu 12 Years a Slave et assimilés, on sait très bien à quoi s’attendre et le genre d’histoire qui va nous être conté. Pour autant, la série trouve un ton juste et raconte quelque chose avec ferveur. L’esclavage américain n’a pas été sous exploré par la télévision dans les séries. Underground est donc un vrai pas en avant comparé aux adaptations de Roots ou encore de Queen.

Dans l’espoir de trouver la liberté malgré la perspective d’un avenir guère glorieux de l’autre côté, un groupe d'esclaves d’une plantation de Géorgie fait preuve d’ingéniosité, de courage et de persévérance pour tenter la plus grande évasion de l'histoire. Leurs rêves d’émancipation se réaliseront-ils ? Noah (Aldis Hodge), un habile forgeron, essaie de rassembler ses pairs pour échafauder un plan d’évasion audacieux et risqué. Leur liberté se trouve à près de 1 000 kilomètres. Une distance énorme à parcourir avec des chances de succès très minces et de nombreux dangers et obstacles à prévoir sur leur chemin…

La première scène est déjà une scène importante pour l’histoire de Underground. Elle nous permet de nous mettre dans l’ambiance, celle d’un monde violent, dur pour les afro-américains. Noah, incarné par Aldis Hodge, est plus ou moins notre porte d’entrée dans le monde d’Underground. Il nous propose de rapidement comprendre ce qui se passe aussi bien dans le clan des autres esclaves que dans le clan des blancs (et notamment ici le propriétaire de la plantation de coton : Tom Macon, incarné par Reed Diamond). En se concentrant sur la fuite, la série se permet rapidement d’installer quelque chose autour de ses personnages qui maintient une certaine notion d’espoir là dedans. Là, Underground trouve aussi une façon bien intelligente de nous proposer quelque chose de neuf dans le monde des séries, plus proche du cinéma. C’est là que des ressemblances avec 12 Years a Slave peuvent être posées même si visuellement, ce n’est pas aussi clinique que la mise en scène de Steve McQueen et plus proche des couleurs de Django Unchained de Quentin Tarantino. Mais les couleurs sont belles, permettant là aussi de voir que WGN America ne mise jamais sur les mauvais chevaux en termes de séries depuis qu’elle joue dans cette cours là.

Underground joue d’ailleurs énormément sur son ambiance savamment incarnée et sur les décors particulièrement beau de ce sud des Etats-Unis. Il y a des éléments dramatiques intéressants mais Underground cache une sorte de thriller exotique derrière. Ce n’est pas une série que sur la traite des esclaves, sur les plantations, c’est une série sur la façon dont des esclaves vont tenter d’échapper à ce destin qu’est actuellement le leur. D’ailleurs, tous les éléments du thriller sont présents et notamment l’action et la tension. Le premier épisode nous permet donc d’entrevoir le potentiel de Underground sur le long terme de ce point de vue là et je dois avouer que j’ai hâte de découvrir la suite. Cela pourrait presque être comme une série d’espionnage avec derrière la volonté d’être aussi une leçon d’Histoire sur les Etats-Unis. L’utilisation de musique pop anachronique dans ce premier épisode apparaît comme étrange au premier abord mais dans un sens c’est ce genre de petites surprises qui permettent de voir Underground autrement, comme une série qui reste moderne derrière le fait qu’il s’agit d’une série historique.

Note : 7/10. En bref, j’ai hâte de voir ce que la suite de Underground pourra bien nous proposer.


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