Vinyl // Saison 1. Episode 4. The Racket.
Durant les trois premiers épisodes, Vinyl m’a déçu. C’est un fait, la série que j’attendais ne venait pas. C’est comme si le chanteur était enroué et qu’il n’arrivait pas à sortir une note correcte. Le début voulait dépeindre le monde de la musique des années 70s, la façon dont ce monde était corrompu jusqu’à l’os, rongé par le fait que c’était un sale boulot. Du coup, Vinyl a délivré tout un tas de séquences aussi clipesque que parfois sincèrement belles (surtout musicalement) : drogue, alcool, musique, argent, négociations, etc. Martin Scorsese a sorti l’artillerie lourde afin de nous transformer le monde de la musique en son tout nouveau film de gangsters. Mais Vinyl n’avait rien de neuf à apporter jusqu’à présent, juste que le monde du rock’n’roll était un business pas très sain, un business avec les mains sales. La série n’a pas oublié les amours de Terrence Winter et Martin Scorsese, ce qui fait aussi l’un des intérêts de Vinyl et nous permet de nous attacher à ce qu’elle raconte. Pourtant, le début était catastrophique par moment, car il n’y avait pas vraiment de ligne directrice ni même de sens. Tout était supposé et le téléspectateur devait alors prendre son pied avec ce qui était déposé ici et là. Par chance, « The Racket » donne une vision un peu plus passionnante de l’histoire, notamment car la structure de la série commence enfin à pointer le bout de son nez.
C’est d’une part dû à S.J. Clarkson, le réalisateur de l’épisode. Il jongle avec les tons, jongle avec les scènes en flirtant avec différents styles musicaux tout en gardant dans le cadre ce qu’il y a de plus intéressant. La série met la musique à l’honneur (que cela soit Won’t Get Fooled Again de The Who ou même Sinnerman de Nina Simone) mais elle n’est plus utilisée comme un clip, mais comme un fond supportant le récit. Et il y en a de la musique dans cet épisode, comme dans les précédents, mais elle n’efface pas le récit et les personnages. Elle enrobe l’ensemble et nous propose donc de voyager. Il y a des scènes fortes comme celle de Lester Grimes par exemple au milieu de l’épisode, ou encore Hannibal. D’ailleurs, j’aime bien la place de ce musicien. Le but de cet épisode est de permettre à Vinyl d’aller un peu au delà des sentiers battus, de sortir de cette mécanique rouillée dans laquelle la série était en train de se complaire. Si « The Racket » est un succès c’est en grande partie car l’épisode parvient à dépeindre l’industrie musicale telle qu’elle devrait être dépeinte dans Vinyl depuis le premier épisode. Notamment par le personnage de Devon Finestra. Olivia Wilde est parfaite pour incarner ce personnage. Elle a ce style qui fait qu’elle colle à l’époque.
C’est une très bonne actrice, que l’on voit trop peu souvent mais qui s’impose déjà depuis l’épisode 2 comme quelqu’un d’important. Elle est une touche féministe au milieu d’une série qui parle énormément du fait que les hommes ont la main basse sur le business de la musique. Oui, le jeu de la femme sur le divorce est quelque chose de familier et surtout classique mais sans trop savoir pourquoi, je me suis trouvé à vraiment apprécier Olivia Wilde ici, même dans sa petite histoire la plus simpliste. Finalement, réécoutons « Cry Baby » de Janis Joplin pour se souvenir du fait que Vinyl a enfin délivré son premier excellent épisode.
Note : 9/10. En bref, beau et utilisé la musique à son avantage narratif, pas comme une chaîne musicale.