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Critiques Séries : House of Cards. Saison 4. Episodes 11 et 12.

Publié le 11 mars 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

House of Cards // Saison 4. Episodes 11 et 12. Chapter 50 / Chapter 51.


Plus l’on s’approche de la fin de la saison et plus la stratégie des Underwood semble ne pas avoir toujours de sens. Avec la santé de Frank qui altère forcément sa campagne, Claire se repose alors sur Yates. Ce dernier a les épaules larges après tout mais je me demande s’il va détruire les Underwood comme les Conway le lui avait demandé avant qu’il ne tombe dans les filets de Claire dans « Chapter 49 ». J’aime bien la relation entre Claire et Yates. Il y a quelque chose de vraiment touchant mais aussi de complice entre ces deux personnages qu’il n’y a pas ailleurs dans la série. Après tout, House of Cards n’a jamais été une série sur des relations amoureuses, plus sur des partenariats d’affaires, des alliances en tout genre mais pas de la romance. Même la relation entre les Underwood n’a jamais vraiment été une romance. Leur re-mariage l’an dernier était un choix judicieux que j’avais trouvé touchant. C’était l’une des rares fois où les Underwood ressemblaient à ce que l’on peut voir dans un couple heureux. Mais rapidement, on se rend compte que tout est beaucoup plus complexe. Le renouvellement des voeux l’an dernier n’était qu’un mirage qui cachait une forêt de choses. Et cette saison s’est mise bille en tête de montrer les failles de ce couple.

Claire a enfin plus ou moins ce qu’elle veut. Elle n’a pas de place au Congrès, mais elle est en course pour la Vice Présidence. Ce n’est pas plus mal, c’est le deuxième poste le plus important dans l’administration américaine. Le face à face entre Yates et Frank au milieu de « Chapter 50 » était vraiment judicieux lui aussi. Il permet aux deux personnages de confronter ce que chacun des deux ressent car Claire est au coeur des discussions beaucoup plus que le reste. Ce que j’aime beaucoup avec House of Cards c’est sa façon de jouer la partie. Cette année les choses sont vraiment différentes et la mise en scène de l’épisode l’est tout autant. La façon dont le réalisateur choisi de filmer au plus près du sol est un choix judicieux. Cela permet de donner une toute nouvelle perspective. La plongée et la contre-plongée sont des éléments de mise en scène qui viennent donner de la hauteur à certains quant il donne tout l’inverse à d’autre. La scène de Frank en haut de son perchoir à la fin de « Chapter 50 ». La série ne cherche pas à montrer l’inverse et c’est pourquoi, il est toujours perché. Il ne va jamais atteindre la dernière marche de cet escalier en fonte. Le montage ouvrant l’épisode montre à quel point les Underwood sont au fond dans leur campagne.

Ils veulent montrer aux américains qu’ils forment LE duo à élire. Les Conway à côté ne sont pas aussi intéressants. Pourtant, Conway semble être devant tout le monde pour le moment. Si les Underwood sont derrière et n’ont pas eu de grand moment depuis l’excellent discours de Claire dans l’épisode précédent, cela ne veut pas dire qu’ils ne vont pas gagner. Afin d’empirer les choses, Frank doit réduire ses voyages à une fois par semaine à cause de son état de santé. Il doit se ménager. Tout la mise en scène de « Chapter 50 » est donc faite pour nous montrer ce que chacun a vraiment à offrir. Le temps que Frank passe à Washington lui permet de se concentrer sur l’ICO, ce qui est une bonne chose pour lui comme pour le pays. Ce que Conway cherche à combattre, Frank est déjà en train de le faire en somme. Et puis il y a à certains moments des scènes beaucoup plus tendres. Cette tendresse qu’il y a entre Yates et Claire me fascine autant qu’elle semble être abrupte dans le paysage de House of Cards. La scène dans la cuisine à la fin de « Chapter 50 », fonctionnant comme une scène entre un trouple est vraiment drôle.

Yates semble d’ailleurs être le seul qui est inconfortable avec ce qui se passe. Frank et Claire voient tout cela comme quelque chose de tout à fait normal. Cela me fascine tellement mine de rien. Tom de son côté va apprendre des informations cruciales de la part de Remy, ce qui change forcément la donne là aussi. Mais c’est loin, très loin d’être ce qu’il y a de plus intéressant dans cet épisode. Cela se ressent d’autant plus dans « Chapter 51 » alors qu’une crise va atteindre nos candidats. Une prise d’otages va mettre en péril la vie de trois américains alors Frank et Conway doivent travailler ensemble main dans la main tout en tentant de passer pour le héros et donc gagner des voix pour les élections. Frank est malin c’est sûr et certain. Il n’est pas arrivé Président sans être malin. Mais Conway est un adversaire tout aussi malin. House of Cards a su faire des choses intelligentes cette année dans le sens de la politique américaine et son fonctionnement. Je ne savais pas qu’une Première Dame pouvait aussi être Vice Présidente des Etats-Unis par exemple mais c’est aussi ce qui fait le succès de House of Cards. Mais pose dans cet épisode la question de la légitimité de Claire en tant que VP alors qu’elle va aussi être Première Dame.

Au début de « Chapter 51 » Frank arrive avec l’aide des forces spéciales américaines à capturer le leader de l’ICO et alors que Claire et Frank sont en plein débat avec Conway et Brockhart afin de démontrer qu’ils sont beaucoup plus expérimentés que les candidats républicains, ils ont une expérience militaire que Frank n’a pas. C’est pour cela que l’histoire de l’ICO est intéressante dans cet épisode et joue forcément un rôle important à ce moment là. Conway est le seul interlocuteur que l’ICO veut. Du coup, Frank va devoir travailler avec son dernier ennemi en date. Si Frank veut sauver ces trois américains et gagner du temps avec les terroristes, il doit faire venir Conway. Ce qui n’est pas aussi simple que l’on ne pourrait l’imaginer. Quoi qu’il en soit, je reste fasciné par la façon dont ces deux épisodes jonglent entre les personnages et les intrigues. C’est sans aucun temps mort et c’est donc pile poil tout ce à quoi je m’attendais dans House of Cards. Peut-être que la série pourrait appuyer un peu plus sa folie mais cela serait la transformer en quelque chose de surréaliste comme c’était un peu le cas en saison 2. House of Cards est revenue au réalisme politique depuis l’an dernier (et surtout cette année), justifiant intelligemment les choses.

Note : 10/10 et 8/10. En bref, la série continue de surprendre.


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