Aujourd'hui, je vous parle de l'un des sentiments les plus paralysants qui soit: le sentiment d'impuissance. Et pour que vous sachiez bien pourquoi et surtout comment je sais que c'est un sentiment qui paralyse, laissez-moi vous raconter une histoire (vraie).
C'était il y a environ 18 ans. J'étais au début de la trentaine et ma conjointe ne l'avait pas encore atteinte. Nous étions fiancés, avions acheté une nouvelle maison et nous caressions le projet d'avoir des enfants. Puis un jour, le jour de mon anniversaire d'ailleurs, l'affreuse nouvelle est tombée; ma conjointe était atteinte d'un cancer.
Pendant un an très exactement, je l'ai vu lutter avec une force et une détermination incroyable contre cette terrible maladie. Je l'ai accompagné avec tout mon amour et toutes mes connaissances, mais nous n'avons pas réussi. Ma conjointe est allée rejoindre les autres anges...
Quand je songe à cette période, ce qui me frappe, c'est à quel point j'étais impuissant. Je me souviens m'être senti submergé par la vague, une vague si haute et forte que j'avais l'impression que je ne respirerais plus jamais. Tout ce que nous tentions ne fonctionnait pas, et chaque nouvelle que nous avions était triste et signe de détérioration.
Je me souviens qu'il me restait si peu que j'y tenais comme si c'était la chose la plus importante au monde. D'ailleurs, c'était la chose la plus importante à ce moment. Je me souviens que nous voulions absolument décider comment se passeraient les choses. Que c'est nous qui choisirions quand arrêter d'espérer, pas le personnel soignant ou la parenté. Je me souviens que chaque instant passé avec ma conjointe était précieux et que personne n'aurait pu nous séparer, ne serait-ce que temporairement. J'étais paralysé et je m'accrochais à tout ce qui était à ma portée.
Dans les mois qui ont suivi, j'ai été placé devant un choix: soit je laissais monter la colère et la rage qui m'habitaient et je savais que j'y laisserais la peau.
Soit, je décidais de faire quelque chose de constructif. Et c'est évidemment ce que j'ai choisi; je me suis promis que j'aiderais le plus grand nombre de personnes possible à quitter la zone d'impuissance, car c'est une zone malsaine dans laquelle il n'y a pas grand-chose à espérer. C'est ce que j'ai fait pendant les dernières années. Et croyez-moi, tout ce que j'ai pu donner aux autres m'a largement été redonné. Car il y a eu de magnifiques nouveaux chapitres à ma vie
À travers mon travail, je vous incite à poser des gestes, à ne jamais abdiquer. Je vous encourage à garder toujours espoir, à toujours chercher à avoir du pouvoir sur votre vie. Quand les drames et les difficultés surgissent, car ils arrivent bel et bien de temps à autre, il importe d'être outillé pour rester le moins longtemps possible dans la zone d'impuissance.
Continuez à développer votre potentiel cognitif, spirituel et émotif... Les athlètes ne sont pas exempts de maladies, mais ils récupèrent infiniment plus vite que les personnes non entraînées.
Au cas où vous auriez à vivre une période difficile, voici quelques suggestions:
*Si des émotions surviennent, laissez-les venir, surtout ne tentez pas de les retenir (elles viendraient vous hanter tôt ou tard). (pouvoir du coeur)
*Entourez-vous de gens que vous aimez, ne serait-ce que pour recueillir vos larmes. Pleurer seul peut être négatif à la longue, car vous risquez de ressasser toujours les mêmes émotions. (pouvoir des relations)
*Sachez qu'il y a autour de vous une force bienveillante et que "quelque chose" de bien vous attend après la tempête. (pouvoir de l'âme et du temps).
*Acceptez de ne pas tout contrôler, concentrez-vous sur vos propres réactions, ce sur quoi vous avez du pouvoir. (pouvoir du changement).
*Si les problèmes vous semblent trop gros, imaginez comment vous pourriez les découper en plus petites bouchées. (pouvoir du cerveau).
*Ne regardez pas constamment au sol, cela est un signal physiologique d'accès aux émotions. Pour vous reposer des trop grandes émotions, regardez vers le haut (pouvoir du corps).
*Imaginez ce que vous pourrez faire et vivre lorsque la vie sera clémente.
Et surtout, bougez, posez de petits gestes, allez de l'avant. Le mouvement est le contraire de la paralysie. Le soleil vous attend un peu plus tard, un peu plus loin.
Je vous souhaite une merveilleuse journée
Gilbert Gagnon
http://7pouvoirs.com
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