
Il y avait quelque-chose de son enfance dans cette situation. Réfugiée en Corrèze pendant la guerre, elle avait été la seule fille d'un monde de garçons, de femmes et de grands parents. Et la plus jeune du groupe. Groupe pauvre et étroitement solidaire. Déjà cet univers avait dû tourner autour d'elle.
Cela m'a fait penser à Sartre. Et ce qu'il dit dans Les mots. Et à ce qu'expliquait sa fille adoptive. Il paraissait, lui aussi, avoir connu le paradis dans son enfance, et l'avoir recréé dans sa vieillesse. Sommes-nous tous comme eux-deux ? Connaissons-nous un moment de bonheur que toute notre vie cherche à reconstituer ?