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Il en est ainsi de l’invasion soviétique de l’Afghanistan, de la chute du mur de Berlin, de l’effondrement des Twin towers à New York et plus récemment du début de la guerre en Syrie et de la catastrophe nucléaire de Fukushima. La mémoire de ces événements est reliée à un lieu, à un contexte, à des personnes. S’entremêlent ainsi mémoires publique et privée. Ce premier contact que nous avons avec ces événements nous empêche irrémédiablement de penser que nous n’y sommes pas impliqués. Que nous ne sommes que des spectateurs du monde. Ainsi, aujourd’hui les guerres de là-bas sont désormais des guerres d’ici que les catastrophes de l’hémisphère sud ne sont pas celles de l’hémisphère nord. Cela n’a plus aucun sens de penser en termes de citadelle assiégée. Que nous le voudrions nous ne le pourrions plus et pourtant l’Union européenne, elle, continue à penser ainsi, accueillant à cœur défendant les victimes des conflits de là-bas, prêt à sacrifier sa conscience si tant est qu’elle en ait une, il est vrai, auprès d’un président turc qui ne se donne même plus la peine de faire semblant d’être un démocrate. Il ne se passe pas une semaine qui ne révèle un acte dictatorial d’Erdogan, le dernier étant lié à la liberté d’expression, qui n’est quand même pas des moindres dans la liste de nos principes démocratiques, ceux-là même que nous rappelons que lorsque cela nous arrange. Nous le voudrions, nous ne pouvons pas empêcher le flux des réfugiés; alors que faire? L’argent que l’UE veut donner au gouvernement turc pourrait tout simplement être utilisé à les accueillir plus dignement et à leur apprendre comment nous vivons en Europe. Cela nous donnerait l’occasion de nous rappeler nos principes et règles de vie afin de leur apprendre. Nous y gagnerons tous. Ce n’est pas à nous de nous adapter, c’est à eux. Mais nous avons tout à y gagner si nous savons ce que nous voulons et si nous sommes clairs vis-à-vis d’eux. Si quelques réfugiés des nombreux conflits qui règnent dans le monde viennent en Europe juste pour des raisons économiques, la majorité viennent aussi et surtout pour des raisons politiques et certainement pas pour calquer la société qu’ils viennent de quitter. Soyons clairs dans nos principes de laïcité et républicains et le message passera. A contrario, nos hésitations et nos confusions seront utilisées par ceux qui veulent détruire notre civilisation. Car il ne faut pas l’oublier, nous sommes en guerre. Il faut juste ne pas se tromper d’adversaire…
Et justement, en parlant de guerre, il semble que le conflit entre pouvoirs publics et journalistes et autres lanceurs d’alerte avance sur le chemin des solutions. Bien qu’il n’est pas encore bénéficié de beaucoup d’échos dans les médias, il semble important de rappeler qu’un texte de loi vient d’être voté en France par l’Assemblée nationale pour renforcer les sanctions contre ceux qui voudraient porter atteinte au secret des sources d’un journaliste et accuser les lanceurs d’alertes de déstabilisation. Les journalistes et les lanceurs d’alerte ne font pas le même métier mais doivent pratiquer la même déontologie professionnelle. C’est une victoire dans cette éternelle bataille qu’il fallait rappeler.