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Bassam: Marée sanglante

Publié le 14 mars 2016 par Novelist225
Bassam: Marée sanglante

Grand-Bassam, ville balnéaire du sud de la Côte-d'Ivoire. Ville historique érigée en première capitale ivoirienne en 1893. Dorénavant classée au patrimoine de l'UNESCO, Grand-Bassam jouxte Abidjan, la mégapole d'Afrique de l'Ouest. Du fait de sa proximité, elle en constitue de plus en plus une cité dortoir.

Dans l'après-midi du dimanche 13 mars, des vacanciers et riverains prennent du bon temps sur les plages bordées de sable fin, arrosées par les eaux turquoise...

Quand tout à coup, c'est la marée sanglante de l'horreur...

Brusquement surgit de l'enfer, un commando lourdement armé et bardé de gilet pare-balles, arrose la foule de projectiles. Des corps d'hommes et de femmes fauchés par les balles, retombent lourdement dans le sable chaud. Panique et débandade alentour, bientôt suivit des sirènes et gyrophares d'ambulances et de véhicules d'intervention de l'armée. Le bilan est lourd : la version officielle fait état de 22 morts. D'autres données font état de 30 morts et de nombreux blessés...

Comment en est-on arrivé là ?

Il est indéniable que la Côte-d'Ivoire, située à la porte du Mali et du Burkina-Faso, semblait se trouver dans l'œil du cyclone, toutefois, ce raid mené quasiment au cœur de la République, épouvante et suscite des questionnements. S'agit-il d'une estocade donnée aux ivoiriens à la faveur du MASA 2016 ? Il faut le dire tout net, la biennale du Marché des Arts et du Spectacle Africain passionne. Des foules convergent d'un peu partout dans le monde. Y-a-t-il eu infiltration de djihadistes sous le couvert d'hommes de culture ?

De la porosité des frontières

L'itinéraire des djihadistes pourrait tout aussi bien avoir été l'une ou l'autre des frontières du pays. Fragilisée en effet par une longue crise politico-militaire, la Côte-d'Ivoire a-t-elle un contrôle absolu de ses frontières terrestres ?

En effet, du côté de l'Est et du Ghana, ce sont d'incessantes attaques d'individus armés contre les positions des Forces Républicaines. À la frontière Ouest avec le Libéria, filtrent également des bandes armés qui ciblent également les positions de l'armée ivoirienne. Du côté du Nord frontalier avec le Mali, la situation paraît préoccupante. Des localités ivoiriennes donnent un accès direct au Mali. Or le Mali est embourbé dans un conflit contre le djihadisme et Al-Qaeda au Maghreb islamique. On se souvient de la récente arrestation d'éléments d'Aqmi en Côte-d'Ivoire, et notamment, le numéro 2 du mouvement djihadiste à un moment où le spectre d'attaques terroristes se profilait dangereusement. D'où la nécessité de ne jamais permettre un quelconque pied à terre aux terroristes sous n'importe lequel des couverts.

Vous avez dit fluidité routière ?

Agacés par les tracasseries policières et le racket, les populations et les opérateurs économiques ont obtenu l'effectivité de la fluidité routière. Sur de très longues distances, les conducteurs de véhicules privés ou de transport humain et de marchandises peuvent tranquillement rouler sans être soumis à aucune fouille, sans croiser un semblant de béret ou de treillis. Eh bien ! la limite de telles mesures est que des individus malintentionnés peuvent se tracer un itinéraire et évoluer au nez et à la barbe de tous avec des armes létales et toutes sortes d'engins de la mort.

Du mobile politique

Pourquoi le choix de Grand-Bassam ? On est tenté de penser que l'identité de certains " vacanciers " pourrait fournir de précieux éléments de réponse. Les terroristes ont-ils réellement choisi de tirer à l'aveuglette sur de paisibles gens (ce qui ne serait guère surprenant), ou bien un ciblage précis enrobé de sérieux dommages collatéraux pour maquiller le vrai mobile et la vraie cible, comme c'est souvent le cas ? Car en effet, de l'Étoile du Sud au Wharf, au Koral Beach et au Téresso, les hôtels de Grand-Bassam accueillent des visiteurs de calibre important venus du monde entier.

Il est à relever la trop grande accessibilité du site, quand sous le couvert de marchands ambulants, n'importe qui peut aisément venir en repérage et dresser une cartographie précise des lieux en vue d'une attaque terroriste ou d'un braquage. Cela produit d'ailleurs une impression malaisée, lorsqu'on y va pour la première fois.

Un fâcheux préalable

À l'heure actuelle, on ignore tout du chronogramme des terroristes. D'autres attaques suivront-elles ? Quand et où surviendront-elles ? Il importe que le plan anti-terroriste de la Côte-d'Ivoire fonctionne correctement. Il importe aussi que les populations collaborent effectivement en ouvrant l'œil pour renseigner les équipes d'interventions au numéro vert associé. L'heure est à l'unité et à la cohésion pour faire face à une menace de guérilla sauvage dans un État laïque et souverain. Face à une population soudée et déterminée, les terroristes les plus chevronnés se heurtent à un gigantesque mur de glace.

Numéro vert : 22 48 97 60

RIP aux victimes décédées ! Prompt rétablissement à tous les blessés ! Sincères condoléances aux familles éplorées !

Félicité Annick FOUNGBÉ ZIMO épse DE SOUZA


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