Nos amis les hommes. 15/03/2016

Pour éviter de se concentrer sur l’essentiel (sa famille, ses factures, son cancer), l’homme moderne s’est inventé des commémorations pour occuper son quotidien désolant et donner des prétextes à tout ce qui devrait être normal s’il avait un peu plus de compassion et d’empathie pour ses concitoyens. A l’exception des fêtes religieuses, rentrées depuis longtemps dans le folklore local (plus pour de sombres histoires de vacances scolaires que de croyance forcenée), voilà que chaque journée nous apporte son lot de réjouissance et d’évènements à fêter alors que l’on était tranquillement en train de jouer à Candy Crush entre deux mails pourris au bureau. Comme on va au salon de la moto, du mariage, de l’agriculture ou de l’érotisme pour amuser les enfants le dimanche après Ikea, nous voilà donc obligés depuis quelques années de célébrer nos grands-mères le 6 mars, la guerre le 8 mai, la musique le 21 juin et d’honorer nos épouses le 14 février sous peine d’aller un peu plus en enfer.

Entre les journées mondiales du rein, de la prière pour la Birmanie ou celle de la santé bucco-dentaire, ce 15 mars nous permet de réfléchir à la lutte contre les violences policières. N’étant ni banlieusard ni afro-américain, je pourrais largement m’en foutre, mais je ne peux m’empêcher d’avoir une pensée pour tous ces CRS insultés et suants sous leur blindage devant ces altermondialistes en shorts et sandalettes de rigueur, pour tous ces officiers américains hués à leur sortie du tribunal où le non lieu prouve que leurs agresseurs à capuche de 12 ans ont bien brandi une sucette bi-goût de manière provocante.

Les rues de Baltimore ou de Ferguson devraient cependant rester calmes en cette journée particulière où le citoyen échaudé par 50 ans de pratiques répressives se tiendra loin des Tasers et des matraques. Et si un président noir n’est pas arrivé à endiguer les bavures et le laxisme les tolérant, on est alors très impatient de voir ce qu’une police aux ordres de Donald Trump sera capable de faire dès l’année prochaine pour redonner un peu de lustre à ce pays en pleine déliquescence.

Et instaurons dès aujourd’hui la Journée Mondiale de la Pédophilie, jour spécial où les prêtres auraient le droit, sans être vilipendés gratuitement, d’abuser sexuellement de leurs ouailles pendant la kermesse, histoire de mettre tout le monde à l’aise sur ces coutumes catholiques ancestrales. Ce pourrait être en été, après la fin des cours, pour éviter que nos charmants bambins ne s’enrhument, les églises étant si mal chauffées. Alors doit-on suspendre le Cardinal Barbarin ? Oui, par les couilles et si possible à l’entrée de Fourvière pour bien montrer aux fidèles aveuglés que leurs enfants sont plus en sécurité dans une école communale que dans la maison du seigneur. Une journée comme les autres pour la Picardie, pile au moment où le Nord du pays se rebaptise Hauts-de-France, Pédophiland étant déjà réservé par Walt Disney pour un futur parc d’attractions entre Sedan et la frontière belge ( la journée de la gentillesse c’est le 13 novembre.)

Et n’oubliez surtout pas de profiter de votre Journée du Bonheur ce dimanche en revendant votre cd des Enfoirés. La véritable victoire arrivera lorsque les cons auront un jour à eux et pas 365. En attendant, ça va être notre fête, tous les jours.

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