"Sans haine mais pas sans colères,
mon poème peut montrer les dents,
quand une foi arrogante menace du bâillon
les infidèles, les athées, les libertaires,
et promet l'ordre moral aux libertins,
aux affranchis qui dénoncent l'imposture d'un péché de chair,
la lapidation de la femme adultère,
la beauté qu'on enferme dans l'insulte d'une burqa.
Des misérables avilissent l'amour et la vie
et l'on s'attriste qu'ils ne puissent deviner
que si leur dieu jaloux n'est pas un voyeur,
il regarde dans les coeurs, pas dans les lits!
Pour un oui, pour un non, une caricature,
une image non conforme à leur orthodoxie,les voilà en émoi, rameutant le troupeau,
en appelant à la censure, au meurtre, à la croisade;
ils crient au sacrilège en feignant d'ignorer
que le sacré des uns n'est pas celui des autres,
qu'on est pour son voisin toujours un peu dans l'hérésie.
Car ces inféodés, ces dévots qui s'indignent du blasphème
semblent incapables de comprendre jamais
que le respect humain est dû à la personne,
pas à son credo, ses opinions, ses utopies.
Bien sur, je connais des croyants convaincus
que sans la liberté de conscienceaucune adhésion jamais ne vaudrait rien,
qui connaissent le doute et parfois même
les tempêtes sous un crâne et qui n'ont cure
des pauvres crédulités nées du clapot des cerveaux.
Déchirés entre la louange et le refus,
ceux-là dont le souci d'autrui oriente la prière,
qui voudraient rédimer le monde
en misant seulement sur la ferveur et la bonté,
sont à mes yeux le seul argument en faveur du divin.
Mais je crois trop que leur "créateur" est à l'image fraternelle
du meilleur de leur humanité
pour ne pas penser qu'ils l'ont inventé!
Pour ma part je le confesse,
depuis longtemps la messe est dite, le discréditjeté sur ces relents de religions, ces allégeances
à la lâcheté superstitieuse, aux angoisses qui nous accablent,
à la peur de la mort, du vide et de l'insignifiance;
Je n'ai pas le goût des soumissions,
des prosternations ni des genoux à terre.
La dignité de mes héros intimes
est d'être filles et fils de Prométhée,
d'avoir volé le feu au ciel et de lui montrer parfois le poing.
Et je me plais à croire que si un dieu existait
qui valût quelque considération,
il serait de toute éternité du côté des esprits critiques,
des rebelles, des insoumis,
des mécréants."
Michel Baglin-"Si dieu existait" -
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