Flaked // Saison 1. Episode 1. Westminster (Pilot).
Avant le retour d’Arrested Development sur Netflix pour une saison 5 et après l’échec de The Millers, Will Arnett a proposé une série à Netflix, Flaked, qui pourrait être son Californication à lui. D’ailleurs, Netflix a tellement fait confiance à cette série qu’elle a commandé directement deux saisons. Will Arnett (Running Wilde) et Mark Chappell (The Increasingly Poor Décisions of Todd Margaret, A Young Doctor’s Notebook) tentent alors de parler de la dépression personnelle d’un homme qui tente de reprendre sa vie en main, tout en restant incapable de s’engager dans quoi que ce soit. Ce premier épisode est curieusement prometteur même si Flaked semble assez familière. On pourrait presque voir dans cette série une version live de Bojack Horseman tant le personnage de Chip ressemble à Bojack et ce qui est presque ironique là dedans c’est que la voix de Bojack c’est Will Arnett qui l’incarne. Flaked démarre au fond d’une dépression dont il va être difficile de sortir. Mais qu’une comédie soit aussi noire et dramatique, c’est quelque chose que l’on a déjà vu précédemment et notamment dans Californication alors que le héros se retrouve dans une situation où il doit changer afin de pouvoir enfin être heureux.
Chip, ancien alcoolique et gourou autoproclamé du développement personnel, a bien du mal à gérer sa propre vie entre mensonges, demi-vérités et une incapacité à s'investir dans une relation sentimentale. Une fois encore, il ne peut s'empêcher de séduire la fille sur laquelle son meilleur ami a des vues...
Tout au long de ce premier épisode, Flaked cherche donc à nous présenter Chip, le héros. De la scène des AA au début qui nous explique qu’il a tué quelqu’un quand il était bourré il y a de ça dix ans maintenant. La scène est assez intelligente pour se concentrer sur le regard des autres dans la salle plutôt que sur Chip directement. C’est une façon de nous dire plus ou moins ce à quoi il faut s’attendre avec le héros et l’ambiance de la série. Si l’histoire de l’homme bourré qui a tué quelqu’un derrière le volant est quelque chose que l’on connaît tous plus ou moins, je dois avouer qu’il manque un petit quelque chose malgré tout. Essentiellement, « Westminster » est plus ou moins bourré de trucs que l’on peut imaginer dans ce genre de série et c’est presque ce qu’il y a de plus dommage là dedans. Nous avons donc un univers ultra familier qui se développe petit à petit, laissant au téléspectateur l’impression que Flaked ne va peut-être pas au bout des choses ou en tout cas, qu’elle ne cherche pas à être plus originale que les autres. Pour autant, même si Will Arnett aurait pu en faire des caisses, la série n’est pas nécessairement qu’un véhicule pour lui, c’est aussi une série qui cherche à raconter quelque chose d’un peu plus profond.
La profondeur risque de venir dans les prochains épisodes (si Flaked recherche quelque chose de neuf là dedans malgré tout). L’alcoolisme est uniquement là pour montrer les pires côtés du héros, mais cela ne veut pas pour autant dire que l’alcool est ce qui l’a transformé en un salaud. Chip est aussi un personnage bourré de contradiction dans sa propre existence, ce qui créé forcément des trucs sympathiques malgré tout. C’est ce qui lui donne son côté assez fascinant par moment. La façon dont Chip est tellement déterminé à garder Stefan dans le programme alors qu’il a lui aussi du mal à rester sobre. Il y a quelque chose de touchant chez Will Arnett que l’on n’avait pas vu chez l’acteur depuis un sacré bout de temps (sûrement depuis la saison 4 de Arrested Development et encore, pas totalement non plus). Il montre un côté beaucoup plus sensible, plus proche de ce qu’il fait avec sa voix dans Bojack Horseman justement.
Note : 5.5/10. En bref, je demande à en voir plus.