Enfants : ne blâmez pas leur ignorance, expliquez-leur !
Dire à un enfant « Comment, tu ne sais pas ça ?! » provoque chez lui une honte et un réflexe de fermeture. Evitez cette remarque et comblez gentiment la lacune.
Notre représentation d’adulte du savoir
Les multiples apprentissages que nous avons traversés depuis l’enfance ont consisté à :
- Défricher l’information (et y être aidé)
- Comprendre, apprendre
- Incorporer la connaissance si bien qu’elle fait partie de nous-mêmes : sauf problème neurologique, on sait faire du vélo une fois pour toute. On sait associer Versailles et Louis XIV, la 1ère guerre mondiale à 1914/1918, 3 x 3 = 9.
La fluidité acquise participe de notre identité. Nous sommes, entre autre, ce que nous savons. Il est donc tentant de dire à quelqu’un « Tu ne sais pas ça ?! »…. Et d’en rajouter par « … à ton âge ?! »…. tout simplement parce que dans le spectre de nos savoirs, cela paraît évident.
C’est d’ailleurs l’une des difficultés du dialogue avec les enseignants qui, bons élèves dans une matière (les maths, le français, l’histoire) s’engagent dès leur bac vers des études centrées sur leur seule matière de prédilection. Il est parfois difficile de leur faire valoir que plein de gens autour d’eux n’ont pas leur facilité dans ce domaine précis et qu’il leur faudrait peut-être amener les gens vers leur passion plutôt que de les tenir à la porte de leur expertise. Pourtant, la complexité du monde nous démontre tous les jours que l’on est toujours l’analphabète de quelqu’un. Personne ne sait tout de tout !!! Il faut donc être modeste et bienveillant. Les enfants, tout jeunes, tout neufs sont en phase de conquête d’apprentissages, d’essais, de tentatives, d’échecs (aussi). Et bien sûr, ils en savent moins que nous sur certains points. Quoique ! Depuis une vingtaine d’années, les parents se sentent souvent les « pauvres » technologiques de leur progéniture.
Ce qui meurtri
Le « A ton âge, tu ne sais pas ça ?! » meurtrit l’enfant. Parce qu’il a une relation d’amour avec ses parents et qu’il incorpore ce blâme comme notre déception à son sujet. C’est une honte, puisque vous le dîtes, d’être ignorant. Les adultes analphabètes le vivent d’ailleurs de la même façon. L’ignorance, une lacune vécue comme une pauvreté.
Que faire ?
Le mieux est de débuter par quelques questions pour situer le problème. L’enfant est-il passé à côté parce qu’il était dans la lune ? parce que ça ne l’intéresse pas ? parce qu’il n’a pas les outils pour comprendre ? C’est la première fois que vous remarquez ce manque ? est-ce récurrent dans la même matière ?
Ensuite (petite astuce) mettez-vous à sa hauteur pour lui parler. C’est un geste extrêmement simple et incroyablement producteur de calme et de confiance.
Et là, expliquez la notion, le petit calcul, le pays sur la carte géographique. Vous ne le savez pas vous-même ? Cela arrive : dites à l’enfant qu’on va demander à un tel ou une telle… renseignez-vous dans votre entourage, quartier, centre de loisirs, et même sur le web qui contient plein de vidéos pédagogiques, sur tous les sujets…