Triple 9 // De John Hillcoat. Avec Casey Affleck, Chiwetel Ejiofor et Woody Harrelson.
Présenté comme le meilleur film de braquage depuis Heat, je pourrais malheureusement citer de bien meilleures oeuvres sorties depuis Heat, ne serait ce que The Town, le film de Ben Affleck, frère de Casey Affleck et présent au casting de Triple 9. Le scénario de Matt Cook est pourtant assez ambitieux à sa façon, présentant ses personnages et son univers de façon suffisamment sympathique sans pour autant en faire des tonnes. J’aurais préféré que le sujet soit peut-être creusé autrement car le potentiel du film n’est pas totalement exploité à mon grand regret. John Hillcoat (La route) nous offre cependant une mise en scène assez sobre, proche de ce à quoi nous a habitué depuis pas mal d’années maintenant, ne serait-ce que son Des hommes sans loi, un western pas nécessareiemtn brillant mais sympathique avec Tom Hardy et Shia LaBeouf. Voilà ce qu’est donc aussi Triple 9, un petit film sympathique de braquage avec ses moments forts qui donnent forcément au spectateur l’envie de rester accroché jusqu’au bout. On est pendu au destin des personnages et chacun d’eux raconte sa partie de l’histoire.
Ex-agent des Forces Spéciales, Michael Atwood et son équipe de flics corrompus attaquent une banque en plein jour. Alors qu'il enquête sur ce hold-up spectaculaire, l'inspecteur Jeffrey Allen ignore encore que son propre neveu Chris, policier intègre, est désormais le coéquipier de l'un des malfrats. À la tête de la mafia russo-israélienne, la redoutable Irina Vlaslov ordonne à l'équipe d'effectuer un dernier braquage extrêmement risqué. Michael ne voit qu'une seule issue : détourner l'attention de l'ensemble des forces de police en déclenchant un code "999" – signifiant "Un policier est à terre". Mais rien ne se passe comme prévu…
L’idée de John Hillcoat était probablement de jouer dans la cour des grands avec Triple 9. Le problème c’est que ce n’est pas forcément à la hauteur des attentes de ce point de vue là. En effet, le film est loin d’être un Michael Mann ou bien même un David Fincher. On est plus proche du polar et film de braquage un peu formaté avec certes de quoi mordiller mais on le doit alors surtout à la prestation du casting. A commencer par Woody Harrelson (True Detective) qui démontre encore une fois qu’il est parfait pour ce genre de rôles un peu en marge de la ligne droite. Casey Affleck de son côté incarne un personnage un peu borderline lui aussi, un peu baroudeur sur les bords et ça lui colle tout aussi bien que les rôles de premier de la classe qu’il se coltine depuis quelques années maintenant. Quoi qu’il en soit, je ne savais pas trop à quoi m’attendre en allant voir Triple 9 et j’ai été en grande partie déçu du résultat. On nous vend un film brillant et l’issue ne l’est pas tout autant. Heureusement pour nous, le braquage et ses twists a de bonnes idées puis la seconde partie du film donne un peu plus de corps à ce qui ressemblait au départ à un film un peu trip simpliste à mon goût. Disons que la seconde partie, beaucoup plus taillée en profondeur est certainement ce que j’aurais aimé voir tout le long.
Mais le scénario de Matt Cook n’est pas toujours à la hauteur des attentes qu’il veut créer en nous. Les fulgurances sont donc assez rares mais heureusement pour nous, le rythme est suffisamment soutenu pour que loin ne passe pas un moment exécrable non plus. Triple 9 est donc un film honorable dans sa seconde partie. La première, souvent longue, alourdissant un peu trop le propos de ce film qui a beau tenté des choses étranges par moment, reste assez logique dans sa façon d’avancer. Le scénario ne part pas dans tous les sens, il est juste un peu long à la détente par moment, ce qui n’est pas toujours un symbole de maîtrise non plus. Heureusement que John Hillcoat, bien qu’inspiré par ses pairs, tente de donner une âme à tout cela tout en dirigeant au mieux les membres du casting. Ce que je regrette tout de même c’est le manque cruel de prestance des femmes. Elles n’ont pas les meilleurs rôles et sont très loin d’être les plus convaincantes. Dommage. La violence fait de toute façon son boulot d’attirance presque voyeuriste du spectateur et tout le monde est content.
Note : 5.5/10. En bref, à cause d’une première partie un peu décevante, Triple 9 perd un peu de son mordant.